Couronnes de tresses, teintes célébrant le style scandinave, tricots en tous genres... Pour l'automne/hiver 2011-2012, Rodarte plonge avec délectation au coeur du patrimoine de l'Europe du Nord, y trouvant de quoi alimenter ses aspirations romantico-rétro-folk du moment.
Entre citation légèrement terre-à-terre (estampes nordiques reproduites à l'identique), clin d'oeil au travail mélanco-dark de la créatrice suédoise Ann Sofie Back (veste réglisse à longs poils et total look carbone aux influences vintage) et travaux d'aiguille chers aux populations familières des températures négatives, Kate et Laura Mulleavy tissent autour du champ lexical scandinave une collection imprégnée de leurs propres codes.
Sous leurs doigts, ce qui aurait pu apparaître mièvre se charge alors instantanément en énergie conceptuelle, insufflant à l'ensemble du vestiaire une délicate aura ambigüe. Les robes primesautières d'écolières se révèlent ainsi faussement angéliques via des corsages cropped dévoilant une mousseline translucide, tandis que les toilettes Victoriennes gagnent en sensualité grâce à quelques découpes laissant apparaître les épaules.
De leur côté, les longues jupes 1900 à multiples panneaux - à priori assez austères - osent l'impudeur en se fendant haut sur la cuisse, alors que l'effet tapisserie de certains tissus parvient à gagner en style au contact d'un fond ardoise. Sans oublier les nombreuses pièces chic goth aux teintes sombres fédératrices.
Et si les créations en maille du duo se sont déjà faites plus audacieuses, on apprécie néanmoins les adorables petits ensembles en tricot de saison - pull col rond/jupette à godets - associant avec brio aspect commercial et casualness pointue.
On note enfin la présence - comme souvent avec les Rodarte - de quelques pièces légèrement incongrues, pêchant soit par excès d'originalité, soit par manque assumé d'esthétisme. On pense particulièrement à ces pantalons imprimés à la coupe peu flatteuse ainsi qu'à ces manteaux aux patchs de fourrure échevelée (voir ici et là)...
PS : Gwen & Donna Loos - les mutines jumelles du lookbook - pourraient bien rapidement prendre la place des soeurs Kenny au sein du fashion system. À suivre...
Par Lise Huret, le 17 août 2011
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Mais à part les tricots de montagne qui, tu as raison, sont très mignons, je ne porterais rien. Il faut bosser dans la mode, ou dans un secteur arty pour pouvoir porter ce style de vêtement !
En tant qu'avocate, je crois que tout le cabinet aurait un arrêt cardiaque si j'arrivais
un matin avec l'une des robes de chez Rodarte !