Mêlant influences moyenâgeuses, pulsions gothiques, opulence baroque et sportswear futuriste, la dernière collection estivale imaginée par les soeurs Rodarte oscille entre détails inesthétiques, créations remarquables et emprunts un brin trop évidents. Un mix hétéroclite qui a de quoi laisser perplexe...
Si leur talent et leur réussite ne souffrent d'aucune contestation, Kate et Laura Mulleavy n'en éprouvent pas moins régulièrement des difficultés à trouver le juste milieu entre créativité débridée et esthétique universelle. Un léger travers auquel vient s'ajouter cette saison un manque de cohérence certain, entre mini robes puzzle pour damoiselle du troisième type, pièces rock dark, silhouettes sporty-techniques et toilettes néo-médiévales. Comme si les Mulleavy avaient cru - à tort - qu'en surchargeant d'idées leur collection, celle-ci n'en serait que meilleure...
Il est vrai que les patchworks de textures se révèlent au fil des passages bien peu harmonieux, les corsets conceptualisés pas vraiment convaincants, les slims de cuir entièrement lacés franchement déjà vus, les chemisiers armures trop "costumes de scène" et les blousons en cuir corbeau bien peu subtils ; à vrai dire, seuls les duos longue jupe végétale/top épaulé et les sweats tressés esprit cotte de mailles parviennent à tirer leur épingle du jeu.
À cela s'ajoute un regrettable manque d'inspiration, qui semble avoir poussé les deux soeurs à s'inspirer plus que de raison du travail de Nicolas Ghesquière. Entre chaussures surréalistes et ensembles futuro-sportswear, certaines pièces n'honorent en effet pas leur légendaire créativité...
Je ne voyais pas non plus de cohérence entre les différentes silhouettes. A trop vouloir mixer les fils conducteurs dans cette collection, les soeurs Rodarte en ont malheureusement perdu la trame...
La pire collection RODARTE et la pire de la saison.
On ne sait où donner de la tête. J'ai malheureusement l'impression qu'elles ont perdu leur touche. Cela fait quelques saisons que RODARTE déçoit.
Lors d'une interview à l'EXPRESS, Nicolas Ghesquiere déclarait détester voir des copies de ses créations par d'autres designers. Mais ce n'est plus à prouver, Balenciaga est l'inspiration principale des créateurs à NYC, quand ce n'est pas Céline.
NARCISO RODRIGUEZ a livré la meilleure collection de sa carrière cette saison au passage!
L'une des rares. Je n'ai lue que la critique de Coco et Suzy Menkes et les 2 se rejoignent. Il faut encore celle de Virginie Mouzat et quelques unes et on verra mais je sens que cette collection va faire sombrer Rodarte.
On pense vraiment que la première photo du troisième montage est une silhouette Balenciaga par Nicolas Ghesquière et non une silhouette Rodarte ! Ton avis Coco sur Rodarte est vraiment pertinent et très honnête ! C'est vraiment un plaisir de te lire tous les jours car tu n'hésites pas à donner ton avis.
Il y a des belles choses mais c'est également une déception pour moi... Est-ce à cause du rachat par LVMH ? Je ne sais pas mais ça me fait un peu de peine car c'est un des shows new-yorkais que j'attends le plus... J'espère que leur prochain défilé sera meilleur !
Coco, c'est la première fois que je poste un commentaire sur un blog et je ne connais pas une bloggeuse qui donne son point de vue comme toi (même négatif)...Et tu n'es pas en front row des défilés? Est-ce un hasard? Très bonne journaliste.
J'adore lire vos commentaires car il y a des avis partagés, tout le monde s'exprime, donne son avis. D'accord ou pas.
Pour Rodarte...Déception cette saison! Mais c'est incroyable comme certaines collections NY font très Guesquière.
Attendez, Rodarte a été racheté par LVMH? C'est dommage...On dirait qu'elles vont avoir moins de libre arbitre, non?
Je suis en avis contraire, et pour dire que j'aime bien, les robes sont bien travaillées à mon goût. Les jupes un moins. Les couleurs éclatantes. Je ne martèlerais pas cette collection, et pour moi on est loin de Balenciaga, la comparaison est assez erronée!
On ne dit pas que c'est mal travaillé, on dit que c'est décevant par rapport à leurs défilés précédents. Certaines pièces ont beau être jolies, il y a trop d'idées dans cette collection et du coup, on s'y perd. Après, pour Balanciaga, il y a une ou deux pièces qui nous le rappellent méchamment. Mais bon chacun est juge...
Je suis entièrement d'accord avec toi, Coco et pourtant elles ont un potentiel énorme!!!
Cela dit j'aime beaucoup les deux silhouettes sweat+jupe, elles sont canons!
A première vue je trouvais ca plutôt joli, mais quand on regarde bien, soit ca fait cheap, soit c'est du copié coller de balenciaga et compagnie... Déçue déçue !
Je n'arrive pu à retrouver les véritables sœurs Mulleavy depuis quelques saisons maintenant. Nous sommes loin des présentations lumineuses ou à l'inverse très sombres, mais pourtant si convaincantes et fantastiques...
Nous voilà donc avec des cuirs à franges façon "femme de camionneur sur la route 66", d'une overdose de rappels Belenciaga (LES CHAUSSURES QUOI) et des haies sauvages avec une présence bien injustifiée... Pour se souvenir que c'est un show Rodarte, il faudra se contenter des cinq premiers passages, ainsi que s'imprimer dans l'esprit cette merveilleuse robe bleu nuit et son corset doré !
Si les questions de rachats par le si grand groupe mangeur de créateurs (LVMHDIORGUERLAINGIVENCHYKENZODONNAKARANPUCCI...) sont belles et bien sur la table, (et impliqueraient donc une régularité dans les créations avec une "impérativité" de portabilité) les deux sœurs nous démontrent donc qu'elles n'en ont que faire en nous affligeant une bonne dizaine de vilaines choses sans en plus apporter (ou juste tenter) une quelconque touche de révolution dans leur idée de la couture.
Bref, encore six mois à attendre pour espérer un renouveau.