A l'heure où l'espagnol Zara parvient à capter les tendances en un instant et à en livrer une version désirable la seconde d'après, force est de constater que les griffes positionnées sur le même créneau - consistant à composer des collections s'inspirant fortement des défilés phares du moment - peinent plus que jamais à tirer leur épingle du jeu.
Il est vrai que là où Zara propose des pièces pile dans l'air du temps à des prix raisonnables, Sandro ne fait que s'emmêler les pinceaux, entre désir d'émancipation, culte de la tendance et melting pot d'idées trendy plus ou moins datées.
Et si le vestiaire estival du grand frère de Maje n'est pas exempt de modèles désirables (à l'instar de ces sneakers en daim clouté marantien, de cette veste de smoking rose bubble-gum ainsi que de cet ensemble rose pâle très Givenchy), le reste de la collection n'en pêche pas moins par manque de cohérence.
Entre pantalon large minimaliste à larges bandes Navajo, pull-over rose pas assez loose pour être cool, perfectos vaguement chics inspirés de ceux de chez Louis Vuitton, imprimés aztèques maladroits, rayures obsolètes et fleurs à la Jil Sander ne retenant que le côté kitsch des créations de Raf Simons, la récente acquisition de LVMH peine à trouver sa ligne directrice.
En décidant de mixer aléatoirement quelques points forts piochés de-ci de-là, Évelyne Chétrite nous livre cette saison un bien ennuyant cadavre exquis. Qu'il semble loin le temps où les collections Sandro - toutes inspirées de Balmain et d'Isabel Marant étaient-elles - suscitaient en nous l'irrépressible envie d'entrer dans l'une des boutiques de la marque...
Voir toute la collection : https://www.tendances-de-mode.com/sandro-printemps-ete-2012