Sous les doigts du créateur belge, la fameuse veste-bar se décline ainsi en toute discrétion sur un sage smoking carbone, lorsqu'elle n'inspire pas le bombé de manteaux cintrés de métal ou les basques bijoux de tops sensuels. Porteurs d'une nouvelle énergie où portabilité, science des volumes et équilibre des lignes sont les maitres mots, les rouges glamour, pieds-de-coq, gris chic et autres smokings couture chers à Christian Dior apparaissent également en parfaite osmose avec la grammaire personnelle de Simons. C'est ainsi que les robes du soir s'ouvrent sur quelques pantalons noirs simplissimes, que les toilettes en organza sublimement ouvragées flirtent avec la fantaisie d'une esthétique bicolore et que les créations "tapis rouge" dévoilent lignes insolentes et teintes osées.
Sans parler des modèles en astrakan à l'élégance transgénérationnelle, des poches conférant une dégaine nonchalante aux toilettes les plus précieuses ainsi que des robes de bal dénichées dans les archives maison, que Raf Simons choisit de raccourcir drastiquement (de manière à leur insuffler une aura contemporaine)... S'ils s'avèrent indéniablement rigoureux, joliment graphiques et néo-romantiques (tout en se montrant respectueux de l'héritage Dior), les débuts de Raf Simons à la tête de la maison parisienne n'en demeurent pas moins emprunts d'une rationalité un brin trop sage. Une retenue studieuse qui devra rapidement s'estomper, afin de laisser s'épanouir pleinement cette "nouvelle Couture" que Raf Simons appelle de ses voeux...
Par Lise Huret, le 02 juillet 2012
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