Sous les doigts du créateur belge, les carreaux délaissent ainsi leur traditionnelle texture "flanelle" au profit de mousseline arachnéenne, de crêpe de chine ou d'organza. De leur côté, les imprimés se télescopent avec douceur, tandis que les coloris s'apaisent et que les pièces se mixent de manière délicieusement aléatoire. Mélangeant atours masculins et pièces ultra travaillées, ces associations permettent tour à tour de chiciser les uns et de patiner les autres... On note par ailleurs qu'ici, point de look littéral : si les références au style "roots" des punks sont légion, ce n'est que pour mieux se voir twistées par des pièces flattant les aspirations couture de Dries Van Noten. C'est ainsi que le duo chemise/sweat loose se mixe avec audace à une jupe midi à froufrous, qu'un baggy s'accommode d'une blouse péplum et que les chemises à carreaux se glissent dans des jupes à la fantaisie 100% couture.
Ajoutez à cela moult emprunts au lexique loungewear (peignoir, ensemble pyjama, ample chemise de nuit, etc...) et vous obtiendrez un vestiaire oscillant entre silhouettes à la désinvolture subtilement étudiée, basics sublimés et dégaine citadine novatrice. En osant confronter extrême féminité des transparences, richesse des textures, tailoring classique et clin d'oeil à l'androgynie des tenues punk, Dries Van Noten nous livre au final une collection captivante, méritant d'être analysée minutieusement de manière à pouvoir injecter à notre quotidien un peu de "magie Van Noten"...
PS : Simples et efficaces, les escarpins "plaid" du show ne devraient avoir aucun mal à s'imposer comme l'un des must have du printemps 2013.
Par Lise Huret, le 27 septembre 2012
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