Les inspirations :
Pour donner naissance à sa collection, Dries Van Noten s'est inspiré du mouvement Op Art, des raves des années 90, du monde floral qui lui est cher ainsi que de l'esthétique des années folles.
La femme Dries Van Noten :
"Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre" : les vers de Verlaine siéent à merveille à cette femme arpentant saison après saison les parquets de la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville de Paris. Car si pour l'hiver 2015, celle-ci infuse sa garde-robe de nouvelles références graphiques arty, de détails sportswear inédits et de clash de couleurs nineties, sa grammaire stylistique n'en reste pas moins la même. Quelle que soit l'humeur des tendances, la voyageuse urbaine de Dries Van Noten ne se prive en effet jamais de cultiver sa langueur nonchalante à coups de pièces masculines, de jupes liquides, de tops amples et de pull-overs confortables.
La collection :
Empruntées à l'oeuvre de Bridget Riley, les lignes graphiques et sinueuses constituent la colonne vertébrale de la collection. Difficile ainsi de ne pas être hypnotisé par les manteaux, blousons et autres jupes aux effets d'optique colorés : déclinés dans un premier temps en all-over, ces derniers mutent au fil du show en motifs placés dignes de Victor Vasarely (auxquels s'adjoignent aléatoirement orchidées peintes à la main et monochromes texturés). Un parti pris graphique fort qui sert des silhouettes mêlant atours masculins et volumes 1900 ou sporty.
Le dress code :
Comme souvent chez Dries Van Noten, ce sont les associations mêlant pièces sophistiquées et volumes douillets qui font mouche. On pense notamment aux pull-overs réchauffant robes et jupes de cocktail, aux pardessus à la carrure généreuse accompagnant un pantalon à pinces court sur la cheville ou encore au duo bombers/jupe midi.
Les pièces fortes :
Si les manteaux Op Art trôneront certainement en bonne place au sein des futures revues street-style, les pull-overs (on pense particulièrement au modèle fin sublimé à la feuille d'argent, à celui mêlant sobriété et androgynie ainsi qu'à ceux plus graphiques) devraient quant à eux séduire massivement la gent fashion.
Ce que je pense :
Si Dries Van Noten nous prouve une fois de plus qu'il maîtrise ses propres codes à la perfection, le créateur belge n'en reste pas moins ici dans sa zone de confort. Il est vrai que saison après saison, les silhouettes, gimmicks et autres astuces stylistiques se suivent et se ressemblent. Le traitement des imprimés floraux apparaît par ailleurs un peu trop premier degré pour celui dont on connaît l'exigence esthétique. Et si la collection s'avère au final plutôt agréable à regarder, on regrette que celle-ci ne soit pas plus innovante et depaysante. Pour nous consoler, direction le musée des Arts Décoratifs pour découvrir l'exposition consacrée à ce fils et petit fils de tailleur passionné de roses, de voyages et de tissus anciens qu'est Dries Van Noten.
Par Lise Huret, le 27 février 2014
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Mention spéciale cependant aux pulls, sublimes !