Etiez-vous plus "garçon manqué" ou "petite fille modèle" ?
Une garçonne plutôt coquette, je grimpais à la cime et passais d'arbre en arbre en maillot de bain Huit, me déguisais chaque jour de congé en chanteuse, lapin, ou cowgirl chaque fois maquillée comme un petit camion.
Quel vêtement auriez-vous pu porter 7 jours sur 7 ?
Ma culotte en éponge rouge, mon perfecto en jean New Man, mes sabots en daim délavé Kickers.
Attachiez-vous beaucoup d'importance à la façon de vous habiller le matin ?
Au début non, j'oubliais de mettre l'essentiel, mais plus tard, vers 12 ans, je m'asseyais sur une étagère de la penderie pour choisir avec grand soin l'attirail du jour. Une fois j'en suis sortie vêtue de rouge de la tête aux pieds, j'avais élu un gigantesque pull à côtes anglaises de mon père, un minuscule kilt de ma petite soeur et des collants Lili Dim rouges que ma mère avait bien voulu m'acheter. J'ai transvasé le contenu de mon cartable dans une sacoche à partitions rouge pour peaufiner le total look monochromatique.
Quelle femme imaginiez-vous devenir plus tard ?
D'abord une Japonaise, je mettais du scotch autour de mes yeux la nuit pour les brider. Un peu plus tard, une artiste squaw vivant à cheval.
Admiriez-vous les adultes ? Si oui, lesquels ?
La maison était toujours ouverte, les mardis soirs mon père, artiste, ouvrait son atelier. De jolies jeunes femmes habillées de tricots frangés, velours et sautoirs de perles et quelques moustachus à cheveux longs plaisantaient avec nous quatre, petites filles alors en robes de chambre. Je les dessinais le lendemain à l'école, sur la marge de mes cahiers. Je flashais sur Aurore Clément qui faisait la couverture du ELLE avec ses boucles d'oreilles en dormeuses et ses chemisiers en dentelle.
Quel héros (ou héroïne) vous faisait rêver ?
Mowgli (pourtant le degré zéro du look), d'où la culotte rouge plus haut.
Quel livre vous a le plus marquée ?
Vers 10 ans, j'ai lu le "jardin secret" de Frances Hodgson Burnett. L'héroïne, Mary, y trouvait, grâce à un rouge-gorge, la clé d'un jardin abandonné… À l'époque je jardinais déjà, j'avais mon parterre attitré où je cultivais des lys orangés, des myosotis et un érable. Il m'arrive très souvent de repenser à cette histoire quand je jardine.
Quel moment de l'année préfériez-vous ?
Vers la fin du mois de juillet quand nous arrivions enfin dans notre petite maison de pêcheurs en bordure de dunes sur l'île de Noirmoutier, après 20 jours vaguement ennuyeux passés à la campagne chez ma grand-mère. Là s'ouvraient deux mois de liberté absolue, nous disparaissions avec nos vélos pour ne rentrer qu'à la tombée du jour au chant du grillon.
L'école était-elle synonyme de joie ou d'angoisse ?
Plutôt d'angoisse, de culpabilité, car j'avais de bonnes notes, mais ne faisais pas mes devoirs, et je ne me sentais pas vraiment réglo avec la très bonne maîtresse, Madame Hémon, qui m'aimait beaucoup pourtant.
Comment occupiez-vous votre temps libre ?
Je dessinais, me déguisais, et faisais du patin à roulettes, jouais aux cowboys, relookais mes poupées mannequins et leur installais des appartements ultra modernes avec des morceaux d'emballages récupérés et des maquettes de meubles design.
En quoi aimiez-vous vous déguiser ?
En tout, j'étais « no limit » en matière de déguisements.
Quel était votre goûter préféré ?
La brioche et Nutella de chez mes cousins, nous on avait des BN cassés en vrac tout frais sortis de l'usine LU (une combine de ma grand-mère) les meilleurs jours. Sinon du pain et du beurre avec du chocolat en poudre. Le coup (fumant) étant de faire rire l'autre pour qu'il s'étrangle en sniffant son nuage de cacao.
Si vous pouviez donner un conseil à la petite fille que vous fûtes, quel serait-il ?
Celui de ma mère : « Ce que tu désires, crée-le. » mais j'ajouterais : « N'attends personne. » Retrouvez Marie Perron sur Instagram, Facebook et Twitter
Site officiel : http://ilovemarie.fr/
Par Lise Huret, le 18 décembre 2013
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