Le décor :
Une grotte étroite, sinueuse, et à la surface immaculée. Évoquant un espace "in utero", celle-ci s'inspire du travail de la céramiste Valentine Schlegel.
Les inspirations :
Raf Simons revendique le droit à une couture moins théâtrale, plus connectée avec la réalité. Et si l'on sent dans le travail du designer un désir d'épure et de radicalisation faisant écho au futurisme sixties de Paco Rabanne, on y décèle également la volonté farouche de mettre en valeur le travail des petites mains de chez Dior en élaborant des textures aussi sophistiquées qu'incroyablement légères.
La femme Dior Couture :
Libérée des corsets des saisons précédentes et des références trop littérales aux archives maison, la femme Dior est une demoiselle éprise de coquetterie radicale qui n'aime rien mieux que de se glisser au sein de toilettes alliant sensualité et modernité éclairée. À elle les robes aux détails rétro revisités, aux volumes insolents (mais praticables) et à la légèreté piquante. Des pièces quasi abstraites qui flattent son amour de l'art contemporain et sa silhouette de sylphide.
La collection :
En mêlant citations subtiles à l'univers des Courrèges et autres Paco Rabanne (via des pièces de forme trapézoïdale), légers clins d'oeil à la grammaire maison (au travers de volumes basculés vers l'arrière, vestes bar et basques) et déferlante de ronds évidés, brodés ou travaillés en mode 3D, Raf Simons donne naissance à des créations à la douceur ciselée.
Il propose par ailleurs une couture portable susceptible d'accompagner la cliente Dior dans toutes ses activités. Les robes de jour se pensent ainsi comme autant de nuages mutants - mais parfaitement maitrisés - aux textures sophistiquées, tandis que les tailleurs-pantalons et autres combinaisons jouent la carte de la fausse épure en mêlant coloris sombres et effets matières savants et que les toilettes pour Golden Globes brillent par leur traine Watteau, leurs transparences mille-feuille et leur asymétrie impudique.
Le dress code :
Niveau stylisme, on relève deux points particulièrement marquants : l'usage de très fins bijoux pour accentuer la grâce des modèles ainsi que la présence de chaussures plates à la dégaine sportswear. Essentiellement portées avec des robes de cocktail, ces dernières confèrent à la silhouette une allure contemporaine, mais pas toujours flatteuse.
Les pièces fortes :
Parmi les 52 passages, on retiendra particulièrement la petite robe blanche à l'amplitude généreuse et au basculement sensuel, celle aux pastilles bleu nuit froufroutantes, les affolantes jupes trapèze iridescentes, les modèles bustier à l'évanescence pastel ainsi que la longue robe de sirène new-yorkaise.
Ce que j'en pense :
Très portables, les toilettes couture de ce nouvel opus Dior risquent fort d'envahir les tapis rouges de 2014. Il faut dire que Raf Simons parvient ici à mettre au service de ses ambitions avant-gardiste le savoir-faire des légendaires petites mains de la maison parisienne, donnant ainsi naissance à des toilettes à l'ADN hybride, entre tradition et esthétique conceptuelle. Cela dit, si Raf Simons va incontestablement dans la bonne direction, certaines de ses créations, surjouant tantôt le côté couture, tantôt la dimension expérimentale, n'en demeurent pas moins un peu maladroites...
Par Lise Huret, le 21 janvier 2014
Suivez-nous sur , et
immédiatement adoptable