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Le plastique chic de Phoebe Philo
En guise d'adieu aux célinophiles, Phoebe Philo a choisi cette saison de placer ses pas dans ceux des facétieux Demna Gvasalia et Marc Jacobs en livrant un "it" bag aux allures de ready-made fleurant bon le scandale fashion…
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Le point de vue du fan
Après avoir passé près de 10 ans à soudoyer les vendeuses des boutiques Céline afin de récupérer boîtes siglées inutilisées, sacs d'emballage légèrement abîmés (et donc impropres à être distribués à la clientèle) et autres papiers de soie marqués des six lettres iconiques, cette fan inconditionnelle - mais sans le sou - du travail de Phoebe Philo compte bien honorer le dernier coup d'éclat de son maître esthétique en s'offrant ce sac en plastique semi-rigide. Car si certains y voient une facétie à seule visée commerciale, elle y voit quant à elle une ode à Marcel Duchamp ainsi qu'un clin d'oeil tendre à toutes ces femmes qui expérimentent au quotidien la "double journée" en arpentant les allées de leur Monoprix à 19h passés pour remplir le frigo. Reste le problème du prix du fameux sac… Qu'importe, un cierge à sainte Céline devrait l'aider à trouver une solution. Les miracles ne sont-ils pas en train de redevenir à la mode ?
Le point de vue du décrypteur de tendances
Si l'on en croit l'analyse de Mr X du bureau de tendance Y, ce sac en plastique signé Céline est loin d'être une création gratuite ayant pour seul but de faire le buzz. Celui-ci s'inscrit en effet au sein de deux tendances, l'une de fond, l'autre saisonnière :
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Le point de vue du sociologue
Pour cet éminent chercheur en phénomènes socio-fashion, deux raisons ont incité Phoebe Philo à créer ce sac :
Le point de vue de la néophyte
En surfant sur internet, elle découvre que la dernière lubie des filles à la mode consiste à porter un sac en plastique en guise de sac à main. Elle sourit : "Pour une fois, être tendance ne va pas leur coûter trop cher à ces sauterelles dépourvues d'appétit !". Quelques secondes plus tard, elle manque de s'étouffer avec le Mentos qu'elle suçote depuis 5 minutes lorsqu'elle découvre que ledit sac vaut la moitié de son loyer. Elle a beau essayer de comprendre, elle ne parvient pas à saisir ce qui peut pousser un individu à dépenser 590 dollars dans un sac que l'on peut trouver pour 4 euros chez un grossiste. Mais qu'importe son incompréhension : elle vient enfin de trouver l'exemple parfait pour expliquer à son petit garçon le sens de l'expression "jeter l'argent par les fenêtres"...
Par Lise Huret, le 26 février 2018
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Ce passage m'interpelle. On exige du citoyen une transparence totale pour améliorer son confort sa sécurité, son bonheur...
On nous invite à partager nos vie sur les réseaux socio, notre vie est renseignée dans les moindres détails sur des banques de données ( achats CB, carte vitale, rien que ces deux choses là permettent d'en savoir plus sur nous que notre psy et notre mère en savent) , on nous impose des caméras de surveillance partout ( voir ces villes qui font exploser leur budget pour un résulta nul), on trace les déplacements des porteurs de cartes de transport ( donc des gens qui n'ont pas de gros moyens le plus souvent) dans certaines villes ( oui, le ticket avait cela de bon qu'on ne pointait qu'une fois et pas à chaque changement de direction...) ... Bref on est dans 1984 . Celui qui refuse de se plier à la grande orgie du "moi à poil " est pointé du doigt : c'est un adepte de la théorie du complot ( " mais non, c'est inoffensif, pourquoi voir du recueil de données et du contrôle de la population partout..."
Montrer le contenu de son sac ( qui ne peut être fouillé que par des agents assermentés et qui reste le seul petit espace privé qu'une femme porte à son bras) , serait dans ce cas d'un altruisme mal renseigné. Il s'agirait plutôt d' un acte de soumission. et de renoncement à ses droits fondamentaux à la vie privée.