Rodarte

Comment avons-nous pu passer à côté ? Une collection made in US, à l'opposé de ce qu'à quoi on nous avait habitués, à dix mille années lumières de Paul Smith, Calvin Klein ou de Donna Karan…

Cette surprise on la doit au duo qui se trouve derrière Rodarte : Kate et Laura Mulleavy. Elles ont su dessiner une collection atypique, pleine de charme, de grâce et de féminité avec un « je ne sais quoi » d'Européen dans le traitement de la matière. On avait déjà entrevu leurs créations sur le tapis rouge, en effet, Kirsten Dunst et Dita Von Teese ont été les premières à plébisciter cette nouvelle griffe. Depuis 2005, ces deux soeurs ont tout laissé derrière elles, métier d'institutrice et confort financier, pour se lancer dans la mode. Et sont parvenues à placer leur marque parmi les trois plus célèbres et jeunes griffes actuellement en vogue aux USA. Leur parcours tient du conte de fées… Le printemps 2005 voit débarquer à New York deux soeurs et une valise. Les Mulleavy arrivent tout droit de Californie et dans leur valise on trouve une dizaine de robes et la moitié de manteaux, le tout confectionné par leur soin. Est-ce par naïveté ou par goût du challenge, que les jeunes femmes, inconnues jusqu'alors du monde de la mode, décident de démarcher les plus grands magazines et les acheteurs les plus pointus ? En une semaine, elles se débrouillent pour que les grands décideurs de la sphère fashion aient vue leur collection, nommée Rodarte (le nom de jeune fille de leur mère). N'est-ce pas Castelbaljac qui disait que lorsqu'on vous ferme la porte au nez il fallait passer par la fenêtre ? Eh bien, c'est une technique qui doit bien fonctionner, car la ténacité et le talent des deux jeunes femmes ont fini par payer ! Shootings avec leurs créations, sponsors financiers, achats des collections par des points de vente prestigieux situés aux quatre coins du monde… Elles sont nominées aux prix CFDA Perry Ellis, concours qui permet de lancer les nouveaux talents. Gap s'associe avec CFDA et voila Rodarte (ainsi que deux autres jeunes marques américaines) qui participe à l'élaboration de Gap Design Editions ! Leur style ? Un mix entre la fraîcheur fragile d'Alberta Ferreti et l'audace d'un Alexander McQueen. Une approche très couture de l'univers féminin, une sorte de romance intellectuelle, faite de mousseline nouée, de broderie détournée et de volumes flous… Colette fait parti de ces boutiques qui ont été séduites par le talent des deux Californiennes. C'est pourquoi on pourra, très prochainement, admirer les robes Rodarte sur le pavé parisien. Qui sera la première ?