Deux films et deux visions différentes, William Friedkin s'attachera à l'histoire d'amour de la créatrice avec le compositeur Igor Stravinsky. On sait déjà que ce sera Anna Mouglalis, récemment récompensée par un césar pour son rôle dans Lady Chatterley, qui interpréta Coco Chanel. Le deuxième film sera dirigé par Danièle Thompson, coécrit avec son fils.
Leur but est de retracer fidèlement le parcours complet de Mlle Coco… À l'heure d'aujourd'hui, nous n'en savons pas plus. Alors pourquoi cette engouement soudain pour la petite dame qui révolutionna la mode féminine ? La question devrait plutôt être pourquoi ont-ils attendu si longtemps ? Car lorsqu'on se penche sur la vie de Gabrielle Bonheur Chanel, on plonge dans un véritable roman…
La petite Gabrielle Bonheur Chanel, qui sera plus tard connue sous le nom de Coco Chanel ou de Mademoiselle n'a pas eu une enfance facile. Dès l'âge de 12 ans, elle se retrouve orpheline et est placée, avec sa soeur, dans une institution dirigée par une communauté religieuse.
C'est là qu'elle s'imprégnera à vie de la rigueur ambiante (rigueur qu'on retrouvera dans chacune de ses futures créations) et qu'elle prendra en aversion les choses liées au luxe. Elle grandit en chemisier blanc et jupe stricte, dans un univers où les jours n'ont pas de fin et où elle compte les heures. Elle prend conscience que si elle veut s'en sortir, elle ne devra ne compter que sur elle-même.
Une fois sortie de l'orphelinat, fascinée par Mistinguett, star du moment, elle s'essaie à la chanson. Elle chante dans des music-halls, mais le succès n'est pas au rendez-vous. Cette expérience lui vaudra juste son surnom, Coco, tiré de l'une des chansons qu'elle interprète : « Qui qu'a vu Coco dans l'trocadéro ».
C'est un homme qui va lui offrir un autre destin que celui des cabarets. Étienne Balsan, ancien officier, vient de décider de se consacrer aux chevaux de courses, et c'est à ce moment qu'il tombe sous le charme de Gabrielle Chanel. Il l'enlève et va lui faire vivre la vie de château.
Durant un an, Gabrielle apprend les rouages de la haute société, mais la jeune fille n'a pas 18 ans et s'ennuie ferme dans ce monde d'adultes guindés. Elle prend la fuite. Durant cette année passée auprès de son officier, Mlle Chanel s'était mise à confectionner des chapeaux et autres accessoires. Mais son amant considérait cela comme un passe-temps sans importance.
L'homme qu'elle rencontre, une fois sa liberté reprise, Arthur Capel, ne le prendra pas de la même manière et lui offre sa première boutique. Chanel Modes, 21 rue Cambon, est né, et sera à jamais le quartier général de Chanel. Mais elle n'en profitera pas tout de suite, car la guerre éclate et le couple est obligé de se réfugier à Deauville.
C'est là que Coco fait ses premiers pas en tant que modiste en confectionnant des tenues pour les belles Parisiennes exilées, elles aussi en Normandie. Mais guerre veut aussi dire restrictions, on a du mal à trouver les tissus adéquats aux toilettes raffinées prisées par la haute société. Coco Chanel n'en a que faire. Elle coupera ses robes dans le jersey…
Elle confectionne des vêtements qui n'ont plus rien à voir avec les corsets en vogue à l'époque. Elle veut que la femme se sente libre de ses mouvements. C'est donc à Deauville, que Chanel lance les « prototypes » de la nouvelle ligne qu'elle imposera plus tard. Coco Chanel devient un modèle, les femmes abandonnent gaines et corsets et doivent donc changer de silhouette et devenir aussi mince que Coco, afin de pouvoir porter élégamment ses toilettes.
Mlle Chanel a décidé de célébrer la liberté et l'indépendance féminine, faisant fi des critères de beauté de l'époque, elle n'hésite pas à se couper les cheveux à la garçonne ! Elle devient « la première femme aux cheveux courts ». En trois années, Chanel est à la tête d'une véritable entreprise, elle emploie plus de 300 couturières.
Le succès est là et ben là, ce qui lui permet de rembourser totalement Arthur Capel. Car la jeune femme s'est promis de ne jamais dépendre de quelqu'un et refuse toute attache financière. La seule chose qui manque à Coco Chanel, c'est le carnet d'adresses. C'est en se liant d'amitié avec Misia Sert, muse de Bonnard et de Vuillard, qu'elle y remédie.
Cette femme avait senti que Mlle Chanel était un être à part qui méritait qu'on s'y intéresse, elle lui ouvre donc les portes de la mondanité. 1920-1939, presque 20 ans où Chanel assoit son empire. Le décès d'Arthur Capel la laisse seule et brisée. Elle noiera sa peine dans le travail, elle prend ses quartiers au Ritz et devient un véritable bourreau de travail.
Elle lance le parfum N°5, crée le costume de sport pour dame, met au goût du jour les faux bijoux (en collaboration avec François Hugo). Son mot d'ordre : la praticité. C'est ainsi qu'elle à l'idée du sac en bandoulière qui laisse les mains libres et des sandales à semelles de liège qui permettent de marcher sur la plage sans se brûler les pieds.
Les femmes trouvent dans les créations de Chanel un look différent de ce que les couturiers du moment proposent, elles y trouvent la liberté. Coco Chanel a beau habiller les plus grandes, elle préfère la société des artistes à celle des paillettes. Cocteau, Picasso, Darius Milhaud, Serge Lifar, Diaghilev et Stravinsky font parti de son cercle d'amis.
Elle y redécouvre l'amour en la personne du poète Pierre Reverdy, ce dernier lui fait découvrir le plaisir de la lecture. Mais la guerre la rattrape et elle part en Suisse. C'est de son exil helvétique qu'elle voit, impuissante, la mode changer et le « new-look » investir la garde-robe des femmes. Elle voit réapparaître tout ce contre quoi elle s'était battue ces vingt dernières années.
Tailles étriquées, jupes entravées… La créatrice mettra du temps avant de se remettre de ce coup du sort et de cet aléa de la mode. C'est à 70 ans que Coco Chanel décide de revenir à Paris et de réintégrer la rue Cambon. Sa première collection est un échec, ceux qui l'adulaient sont ceux qui désormais la critiquent. Seule Hélène Lazareff du magazine Elle, la défend.
Peu à peu, grâce aux acheteurs américains qui la plébiscitent et à une certaine presse féminine qui lui rend hommage, Coco Chanel retrouve l'approbation des femmes. C'est l'époque Jacky Kennedy, les vêtements sont simples, mais élégants. Rançon du succès ? Chanel est copiée à tout va. Plus qu'une mode, elle a créé un nouveau style, une nouvelle façon de concevoir la féminité.
Mais Chanel est encore une fois confrontée à l'Histoire. Après les deux guerres mondiales, c'est mai 68 qui modifiera son destin. Car pour la femme qui affirmait que les modes n'étaient bonnes que lorsqu'elles descendaient dans la rue, mais non quand elles en venaient, le choc est rude. La femme se fige, la créatrice devient plus dure que jamais, et s'enferme dans son monde glacé fait d'essayages, de défilés, de mannequins et de courtisanes.
Maigre et acariâtre, Coco Chanel est seule. Grand écart entre sa gloire professionnelle et ses blessures intimes jamais cicatrisées. Femme de fer, qui n'a jamais montré son désespoir et qui jusqu'au 10 janvier 1971, travaillait, travaillait et travaillait encore…
Le 10 janvier, un dimanche, clin d'oeil du destin pour cette femme qui ne supportait pas ce jour dédié à la famille et au repos. Deux choses qu'elle détestait… Espérons que les cinéastes seront saisir toute la complexité de cette femme hors du commun…
Par Lise Huret, le 21 mai 2007
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Je retiens une phrase de Coco Chanel ... " Le luxe , ce besoin de l'ame" , j'ignore ce qu'elle voulait dire par la , je me suis donc peut etre approprié en quelques sortes cette expression mais je la trouve tres belle ....
j'ai retenue aussi qu'elle etait du meme signe astrologique que moi .... qu'elle avait donc des lions en bronze dans sa chambre d'hotel au ritz ( en plus des biches chinoises , des livres et des paravents de coromandels )
Comme dit ma profs d'histoire , on s'accroche souvent a une personnalité , a un model .... et bien Coco Chanel fait partie de mes models .