Cette année encore, on assiste à du « grand » Chanel. Lagerfeld est encore une fois parvenu à s'inscrire dans la plus pure tradition de la maison de Coco Chanel, tout en créant de l'inédit et en faisant preuve d'un modernisme certain. Ses modèles semblent être autant d'oiseaux luxueux évoluant au cœur du parc de St Cloud...
Les plumes sertissant le visage et la chevelure tirée en arrière, parent les robes d'une légèreté toute Karlienne. Carrure arrondie, taille à peine marquée, profil travaillé, on décèle une nouvelle dynamique dans le travail du maître des lieux.
En effet, les créations prennent tout leur sens quand les mannequins opèrent un demi-tour et qu'on peut alors admirer leur flanc fait de pierreries, de sequins et de fils précieux. Débauche de luxe, élégance intemporelle, pas de doute on se trouve bien au cœur de la Haute Couture Française.
Le legging se mue en de hautes cuissardes de cuir, les têtes se lovent au creux de fines cagoules ajustées, les broderies argentées deviennent un puzzle grimpant, la souplesse de la mousseline côtoie la chaleur du tweed. Le flou d'une chute de volant adoucit un fourreau rebrodé de sequins aigue-marine.
La magie Chanel ? On se rêve dans toutes les tenues, dans le manteau trois quart légèrement pailleté, dans le tailleur à basques ondulantes aux finitions brutes, dans le fourreau sombre brodé de plumes immaculées qui illuminent sa traîne...
On est loin des effets de manches et de la théâtralisation que certains affectionnent. Chez Chanel, l'évidence des coupes, la subtilité du détail, la richesse des matières se suffisent à elles même.