Rose est curieuse et aime sans restriction le monde de la danse, c'est pourquoi elle imagine des modèles de chaussons pour tous les styles de danse, sans rester enfermée dans le secteur classique. Repetto se fait rapidement une réputation d'excellence dans le milieu, mais on est encore loin de l'aura "mode" que nous lui connaissons aujourd'hui. Comme souvent, le succès et la notoriété vont venir avec le plébiscite d'une star, d'une icône de l'époque qui de par son statut a le pouvoir de faire et de défaire les styles et les modes.
En 1956, Brigitte Bardot va tourner "Et Dieu créa la femme" avec Roger Vadim. La jeune actrice a eu vent du savoir-faire de Mme Repetto, car elle-même débuta dans le monde de la danse, c'est pourquoi elle a l'idée de demander à Rose de lui confectionner une ballerine de ville qui lui permettra d'évoluer librement dans le film, qui se veut endiablé. Brigitte Bardo explose littéralement à l'écran : elle devient le fantasme de toute une génération et emmène avec elle la marque Repetto.
Repetto devient le symbole de l'élégance branchée et hype du moment, toutes désirent le modèle "Cendrillon" de Brigitte Bardot . En 1970, les hommes trouvent chaussure à leurs pieds grâce aux souliers imaginés pour Zizi Jeanmaire, que Serge Gainsbourg s'approprie et qui grâce à lui deviennent mythiques…
Cependant, ce qui a permis à Repetto d'être ce qu'il fut jusqu'en 1984, c'est la personnalité de sa créatrice, qui savait allier comme personne modernité, excellence et esthétique. Lorsque celle-ci décède, la magie s'estompe et la société s'enlise. Les modèles ont perdu de leur actualité, la griffe vieillit mal, l'aura des stars d'antan ne suffit plus à porter la marque. Les ballerines Repetto ne sont absolument plus un accessoire mode, de plus au niveau professionnel les modèles n'ont pas évolué et les danseurs les délaissent.
En 1999, c'est Jean-Marc Gaucher, ancien dirigeant de Reebok France, qui rachète l'affaire. Les chiffres sont catastrophiques, la marque s'est dispersée et a engrangé des frais inutiles. Cependant, cet autodidacte talentueux croit au potentiel de la marque. Il fait évoluer les savoir-faire afin de coller aux avancées techniques de la chaussure de sport et récupère ainsi des marchés tels que celui de l'Opéra de Paris. Dernier soubresaut pour Repetto (avant de s'envoler vers sa renommée actuelle) lorsqu'en 2002, un fond d'investissement se retire de l'affaire : Gaucher dépose le bilan.
Loin de s'avouer vaincu, il redémarre de plus belle avec un nouvel objectif : placer Reppeto au niveau haut de gamme, tout en continuant à s'inspirer de l'univers de la danse. Il crée un bureau de style où huit stylistes travaillent assidûment pour créer pas moins de 6 collections par an. Par ailleurs, il va également s'adjoindre les services des créateurs à la mode et leur demander de réactualiser les classiques de la maison. Issey Miyaké donne un coup de jeune à la fameuse ballerine Repetto de Brigitte Bardot qui redevient le modèle phare de la marque.
Si Jean Marc Gaucher veut faire évoluer les ballerines en adéquation avec les tendances (on vu en effet des modèles en python, rose flashy ou doré), il n'en néglige pas pour autant leur qualité qu'il exige irréprochable… le luxe à un coup, mais il faut qu'il soit légitime. C'est pourquoi les ballerines de villes sont soumises au même degré d'exigence que les produits destinés aux danseurs… Plus de 7 % de la production sortant de l'usine de Dordogne n'est ainsi pas mise à la vente, faute de perfection.
En quelques années, le P.D.G. de Repetto est parvenu (à coups de Kate Moss portant ses ballerines et d'exclusivités chez Colette) a conférer à sa marque une nouvelle aura, celle de basic ultra branché. De New York à Tokyo, les ventes explosent et les boutiques éclosent dans les endroits les plus branchés du globe, tandis que les professionnels de la danse ont refait leurs les chaussons de Rose Repetto.
En 2006, la boutique de la rue de la Paix a subit un relookage complet afin d'être en adéquation avec la nouvelle image de la marque, et de réaffirmer sa double vocation : la danse et la mode, les deux étant traités avec excellence. Pour les 60 ans de la marque, Brigitte Bardot a customisé la mythique BB qui sera en vente dès le 20 septembre en 60 exemplaires numérotés chez... Colette bien évidemment. Pas question de cesser le marketing luxe, pointu et exclusif qui semble si bien réussir à la griffe, qui écoule plus de 300 000 paires de ballerines de danse et 12000 de villes chaque année…
Par Lise Huret, le 16 septembre 2007
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Je les ai lavés deux fois et ils sont prets pour la pubelle... Désolée, mais la qualité m' laissée beaucoup beaucoup deçue.....Je ne racheterai jameis plus rien chez eux.