Marc Jacobs ne semble pas être de ceux qui baissent la tête face aux critiques, il serait plutôt de ceux qui accentuent le trait, histoire de faire enrager les mécontentes et les outrées…
Son show pour Louis Vuitton en est la preuve : il reprend goguenard certains détails de sa présentation new-yorkaise, mixe, agglomère et mélange une multitude de références, de matières et d'éléments d'un vestiaire à la fois décadent, sexy et connoté glamour rigide. Entre fausse note et éclair de génie, le défilé Louis Vuitton est à la hauteur de la folie Jacobs…
Tout commence avec une armée de nurses arpentant le podium et écrivant à la manière d'un rébus le nom de la maison. On voit ainsi défiler autant de lettres composant "Louis Vuitton" que d'uniformes d'infirmières revisitées : bas blanc, blouses dissimulant à peine des mini-robes de cocktail que l'on imagine sexy, sacs variés, monogrammés et trempée dans la teinture hype du moment, le tie and dye… Ces nurses semblent avoir subi le même sort que les ménagères électrocutées du défilé Marc Jacobs de septembre : on les sent décadentes, tout proche de la faute professionnelle. Pour ne rien gâcher, derrière ces masques de résilles ce n'est rien de moins que la crème des tops qui se cache : Vodianova, Kurkova et Campbell…
Le coup d'éclat est consommé, l'attention aiguisée, les choses sérieuses peuvent alors commencer. Marc Jacobs, dont le talent a sérieusement été remis en question dernièrement par certaines rédactrices de mode, a décidé de livrer un aperçu global de ses possibilités, de jeter pêle-mêle ce qui l'inspire, de développer telle ou telle idée qui lui est chère, sans prêter attention au qu'en-dira-t-on… C'est ainsi que l'on retrouve un tailoring débridé, sectionné tous azimuts, des silhouettes de jeunes Américaines sages au cardigan détourné en pièce de dessous, des jupes python entourées d'un chandail, des tenues conventionnelles entièrement transparentes, ainsi que des longs gants de voile pastel nervurés de fluo…
Marc Jacobs brouille les pistes, s'amusant à faire de son défilé un grand melting-pot, mêlant lurex et soie, robe de cocktail "Amérique bien pensante" à un foisonnement de tulle arc-en-ciel, lamé étincelant et stretch mauve, pour une toilette entre girly et chic. Le tout acidulé ou chatoyant, telle une avalanche de friandises pour grandes personnes.
Bon alors, on se concentre et on y va. Y a des pièces portables dans ce grand bazar, juste il ne faut pas le porter comme il le propose. Y a quelque chose de bizarre dans ses deux collections comme s'il voulait faire le mauvais garçon tout en ayant conscience des traces de son éducation puritaine. On est à mille lieux d'un créateur anglais... Espérons que les photos de mode soulignent les perles isolées.
Il pourrait faire mieux c'est... comment dire un peu limite mais que ces remarques ne vous décourage pas vous ferez mieux la prochaine fois. Enfin j'espère ...
Cocoforever : Si en plus tu fais réfèrence au monogrammouflage et autres dernières "perles" Vuitton, Oui!Sûrement!
Mais attendons de voir la prochaine collection.