Karl Lagerfeld, qui possède de nombreuses groupies parmi les jeunettes de la jet set et de l'univers paillette du showbiz, sait pertinemment que l'avenir de la haute couture ne se fera pas sans elles. Dès lors, sans renier l'esthétique Chanel et la perfection luxueuse dont il sait entourer ses créations, il composa un opus haute couture fleurant bon la légèreté et l'appropriation "jeunesse dorée".
Les mannequins se succédèrent ainsi dans un esprit très schoolgirl, la coiffure sertie de micro diadèmes, et chaussées chastement d'une paire de ballerines. L'égérie Chanel était en cette matinée bien plus Rinko Kikuchi que Claudia Schiffer…
Cependant Karl Lagerfeld, en s'inspirant des fonds marins et des créatures qui l'habitent, est parvenu une fois de plus à faire du défilé Chanel un moment d'exception, auquel les petites mains de chez Lesage ne sont pas étrangères. Mini drapé, déclinaisons de la classique veste pied-de-poule, broche aquatique et ligne 1900 signent une collection entre lyrisme et classicisme. La perfection des coupes, la justesse des volumes et la délicatesse des détails forcent le respect. Plumes, nacres et voiles rebrodés agrémentent des toilettes du soir qui semblent s'être inspirées des structures complexes des invertébrés lumineux peuplant les abysses.
Si les premiers passages du défilé offraient des modèles en retenue, les créations clôturant la présentation rivalisent d'imagination, de maîtrise et d'esthétisme. Chacune est à elle seule un véritable joyau, conférant à la haute couture ce qu'il faut de magie et d'actualité pour la rendre éternelle…
©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 23 janvier 2008
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