Ce sont les orgues de la salle Gaveau qui ont inspiré à Karl Lagerfeld cette collection tout en lignes et volumes. En virtuose du style, Lagerfeld a imaginé des découpages tubulaires agrémentant des silhouettes 100% Chanel, renouvelant ainsi l'esprit de la maison avec brio.
Le talent du maître s'est exprimé dans la construction de ses modèles : robe en trompe-l'œil, dessous de fourrure, taille étranglée soulignée par l'ampleur d'une manche. Les détails - tel que les broderies précieuses, les franges longilignes ou les découpes curvilignes - sont autant d'emprunts au champ lexical de l'orgue, réinterprété par Lagerfeld.
Les traditionnels tailleurs identitaires de la rue Cambon sont moins présents qu'à l'accoutumée, et laissent place à des ensembles audacieusement balancés, inventifs et néanmoins classiques, insufflant à Chanel une réelle modernité en adéquation avec les élégantes d'aujourd'hui. En effet, toute Haute Couture soit-elle, la collection automne-hiver 08/09 est plus citadine que jamais.
Les mannequins, arborant un carré court à la Louise Brooks, ancrent leurs looks sur les pavés de demain avec autant d'aplomb et d'assurance que si cela eut été du prêt-à-porter. Conséquence directe : la première partie du show fut un véritable délice pour tous les aficionados de la griffe, qui purent s'imaginer sans difficulté dans la moindre des toilettes proposées.
Entre jeux de coupes tridimensionnels, broderies sans égales, lignes épurées et effets matières raffinés, les toilettes du soir s'inscrivent dans une collection inspirée, prouvant à quel point Karl Lagerfeld est un créateur aux mille facettes.
La robe de mariée fut à la hauteur de l'ensemble : dépaysante et évidente, superbe et désirable. Quant aux "tiares de visage"(quelque peu déroutantes), le maître des lieux s'en amuse en déclarant : "Si on n'ose pas, on reste chez soi". Inimitable Karl...
Je craque littéralement pour l'ensemble des silhouettes proposées.
Pour résumer : Whaou.