Au coeur du show ayant pour thème Miami Vice, l'apparition de ces escarpins très James Bond girl fit sensation. En imaginant ces souliers pour killeuse de luxe - à mi-chemin entre le ready-made et la provoc' glitter - Karl Lagerfeld s'est apparemment amusé à dépasser quelques limites, quitte à venir chatouiller les bien pensants. D'ailleurs, ces stilettos s'inscrivent dans la continuité de l'épisode "mini pochette de cheville" de l'été 2008, qui faisait ouvertement référence aux bracelets électroniques...
Cependant, si ce genre de lubie ironique flirtant avec les tabous de la société excite critiques et modeuses, ce n'est guère le cas de ceux qui - vivant à l'extérieur de ces sphères - observent cela d'un oeil très premier degré. Ainsi, les collections Resort à peine disponibles, les associations anti-armes se firent un devoir de scruter les tapis rouges afin d'houspiller la star qui oserait porter les gun shoes de Chanel. Ils n'eurent pas à attendre bien longtemps
En effet, une création aussi controversée ne pouvait laisser indifférente la diva du genre. Loin de raser les murs pour cause de vie privée agitée, Madonna s'est ainsi affichée lundi dernier (lors de la première de son film "Filth and Wisdom") avec les fameux escarpins. Dès le lendemain, elle fut qualifiée d'irresponsable et d'insensée par lesdites organisations, qui lui reprochèrent d'avoir choisi ce genre d'accessoire alors que les violences urbaines et autres drames de type Columbia ne cessent d'augmenter.
Certes le port d'arme est condamnable, cependant en commercialisant ces stilettos Karl Lagerfeld ne devient pas pour autant le nouveau Charlton Heston… La mode n'est pas uniquement là pour remplir portants et tiroirs-caisses, elle se doit également parfois de déranger, afin d'exorciser les travers de la société.
Finalement, ces associations devraient plutôt s'occuper des images de charniers filmés en gros plan lors du 20h, au lieu de faire un faux procès à une chanteuse qui manie d'ailleurs fort bien l'art de la polémique, et qui sait s'en servir pour rester au coeur de l'attention médiatique…
Par Lise Huret, le 16 octobre 2008
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