Chanel impose LadyHawke

Que les défilés Chanel impactent sérieusement le cours des tendances en matière de mode, cela ne fait plus aucun doute. Cependant, sous la houlette de Karl Lagerfeld, l'influence de la maison du 29 rue Cambon s'étend bien au-delà de l'univers du vêtement pur…

Sous ses allures de vieille dame respectable, Chanel n'en finit pas d'imprimer le mouvement à suivre en matière de branchitude hype. En effet, en dépit de recycler saison après saison tweed fétiche et atours chics pour jeune fille de bonne famille, l'entreprise de Gabrielle Chanel a su - grâce à Karl Lagerfeld - rester au plus près des femmes, les accompagnant dans une modernité empreinte de bon goût, entre luxe et air du temps. Cependant, s'il est entendu que les présentations Chanel font et défont certains dress codes, que l'on y détecte les make-up de demain et que l'on y aperçoit les it girls en devenir, il se pourrait qu'elles soient également le berceau des buzz musicaux à venir. En effet, si Karl est un couturier de génie aux antennes surdimensionnées (capables de détecter n'importe quel embryon de tendance), il est désormais avéré que ces dernières ne se cantonnent pas aux produits 100% mode. Connu pour son éclectisme intellectuel, Karl Lagerfeld ne délaisse aucun pendant de la culture, quel que soit son format ou sa provenance. Il s'intéresse ainsi à la musique, et possède une variété impressionnante de morceaux sur ses 70 iPods… C'est sûrement grâce à eux qu'il a découvert en avant-première le groupe suédois Peter, Bjorn and John, et a utilisé leur single "Young Folks" pour la bande-son de son défilé automne/hiver 2005, bien avant que le trio n'explose outre-Atlantique. C'est encore lui qui demanda à Cate Power de chanter lors d'un de ses défilés, la faisant ainsi connaître d'un large public et la transformant en chanteuse socialite hype. D'ailleurs, ce touche-à-tout au talent insolent (qui s'est amusé il y a quelque temps à jouer le DJ virtuel dans un jeu vidéo) pourrait bientôt devenir le maître incontesté de nos playlists. En effet, sa dernière trouvaille (Paris Is Burning, de LadyHawke), entendue lors de son défilé printemps/été 2009 est en passe de devenir un mini tube. Diffusée en boucle sur le Grand Journal de Canal, la pépite dénichée par Karl a été validée et approuvée par le monde de la hype. On en vient alors se demander s'il existe un domaine non exploré par Lagerfeld. On a beau chercher, entre régimes, savoir-vivre, littérature, architecture, photographie, design, art, musique, sécurité routière et médias, l'homme excelle en tout...