Madonna pour Louis Vuitton

Marc Jacobs semble avoir trouvé en Madonna la personne idéale pour incarner la Parisienne excentrique et dynamique qui avait envahi le podium de la collection printemps-été 2009 de Louis Vuitton. La diva de la pop s'insère en effet à merveille dans le cadre rétro et enfumé imaginé par MJ, irradiant littéralement la pellicule de Steven Meisel de son envoûtante énergie…

Après avoir vu récemment Madonna sur scène, Marc Jacobs (qui a toujours été fasciné par son personnage) a réalisé que s'il devait y avoir une campagne de pub avec la chanteuse, celle-ci serait entièrement cannibalisée par l'aura de la toute jeune célibataire de 50 ans. Pourtant, loin de l'effrayer, cette perspective l'enchanta au plus au point… À la vue des premiers clichés de la campagne, nous avons l'impression d'avoir sous les yeux les images d'un clip de la diva, bien plus qu'une publicité pour LVMH. Certes, tous les produits phares de la saison sont bel et bien là - on note d'ailleurs la présence de sandales stilettos absolument grisantes, de la jupette à plume orange juice très Joséphine Baker, sans parler des sacs et sacoches en cuir Kalahari - néanmoins la mine dominatrice de Madonna Louise Ciccone nous plonge avant tout dans l'univers de la Madone. À moins que, le temps d'un shooting, les deux sphères aient tout simplement fusionné : Marc Jacobs posant le décor et Madonna jouant à être elle-même, créant ainsi un tableau hautement sensuel, divinement créatif, audacieux et évocateur.

On est ici loin des images glossy de la campagne printemps/été 2008 shootée par Mert & Marcus, où une kyrielle de tops model posaient langoureusement sur le capot d'une voiture flashy. Après 6 ans de bons et loyaux services, le duo a en effet cédé la place à Steven Meisel, qui avait dans le passé réalisé la pochette de "Like a Virgin". Dans ce bistrot français (se situant à LA), l'atmosphère est particulière, presque cinématographique. Tout en gardant sa personnalité, la chanteuse incarne parfaitement l'esprit de la collection de Marc Jacobs, nous racontant l'histoire d'une femme conservant toute son pouvoir de séduction au coeur d'une période troublée (39/45). Baignant dans une brume sépia, le shooting de mode laisse ainsi la place à une galerie de scènes narratives et sensuelles qui, sous leur allure rétro, n'en sont pas moins extrêmement actuelles. Le résultat semble plaire à Antoine Arnault (le directeur de la communication de LV) qui envisage de conserver Steven Meisel aux côtés de la griffe et prévoit de saturer très bientôt le paysage visuel de sa campagne de publicité...