Chez Sandro, les ventes s'envolent et les lignes se diversifient, tandis que les boutiques trustent une bonne partie du globe... La recette visant à coller au plus près des défilés phares du moment semble donc réussir à cet acteur du marché de la mode qui voudrait concurrencer les marques créateurs.
En traitant les tendances les plus hype, Sandro attire dans son giron des modeuses qui, tout étant dans l'impossibilité financière de s'acheter une pièce Balmain, rêvent de se looker comme l'une des muses du DA de la maison parisienne. Grâce à ses services, l'adolescente en quête de branchitude fashion sait ainsi où s'adresser...
Cependant, aussi dans le vent que semble être la marque, cela ne l'empêche pas de manquer parfois de finesse dans ses choix créatifs. On regrette ainsi la présence de trop nombreuses pièces qui, à vouloir trop ressembler à celles des grands créateurs, y perdent en crédibilité.
À l'évidence, le sarouel en cuir proposé par Sandro n'arrivera en effet jamais à la cheville de celui de Givenchy, tandis que la marinière rehaussée d'épaulettes strassées fera pâle figure aux côtés de celles imaginées par Christophe Decarnin. Sans parler de la mini robe noire, dont le lien "studé" asymétrique tente maladroitement de faire référence aux créations rock luxe de ce dernier...
Ce mimétisme malheureux n'est d'ailleurs guère flatteur pour les équipes de style de chez Sandro, qui ont pourtant prouvé par le passé - et sur certaines autres pièces de la collection - qu'ils savaient traiter les tendances à leur manière et de façon pertinente.
La veste en cuir col ras et à épaulettes apparaît ainsi désirable, tandis que nombre de longs gilets sonnent juste. De son côté, le blazer bleu nuit pailleté donne furieusement envie d'être mélangé à un sage slim délavé et une paire de Brogues.
Dès lors, si l'on se décide à franchir les portes d'une boutique Sandro, il faudra faire preuve de discernement. Car si l'on pourra craquer pour certaines pièces possédant un twist unique, il sera par contre inutile de casser sa tirelire pour un ersatz de pièces créateurs que l'on retrouvera à moindre coût chez Zara.
Enfin, devant un produit dépassant les 300 euros, un temps de réflexion s'impose. En effet, pour cette somme, on pourrait bien trouver chez Isabel Marant une pièce possédant ce petit supplément d'âme faisant parfois défaut aux griffes comme Sandro...
Par Lise Huret, le 17 août 2009
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