En faisant parvenir une poignée de sable à leurs invités, les Mulleavy envoyèrent un premier indice annonçant la teneur de leur collection estivale. Il allait en fait y être question de retour aux sources, d'errance dans le désert du Nevada et de cette poussière couvrant le corps des premiers Amérindiens.
Dispersé sur le catwalk, ce même sable accueillit ainsi les déambulations d'une armée de survivantes, terrées depuis des millénaires au coeur de la Vallée de la Mort. Recouvertes de signes tribaux, la chevelure humide et maladroitement nattée, ces créatures en haillons luxueux fendirent alors la brume, affichant une silhouette craintive mais néanmoins sublime.
Et si dans un premier temps l'allure de ces jeunes femmes esseulées nous semble familière, il suffit que le regard s'attarde sur la composition de leurs tenues pour réaliser que les Rodarte sont ici loin de se répéter. Bien au contraire, saison après saison, les deux soeurs approfondissent sans relâche leur réflexion autour de la matière, atteignant peu à peu la quintessence de leur art.
Réduits à leur plus simple expression, les tissus semblent avoir été usés jusqu'à la trame, ce qui les force à se mêler à d'autres - afin de pouvoir couvrir un minimum le corps de celles se plaçant sous leur protection.
Par ailleurs, les soies, dentelles, cuirs et mousselines frôlent le sublime lorsqu'ils se voient consumés par la chaleur infernale de la Vallée de la Mort, collant alors à la chair des mannequins et disparaissant par endroits.
Et si elles luttent sans relâche contre les éléments, ces sauvageonnes n'en oublient pas pour autant leur ADN féminin. C'est ainsi à coup de macramés, tricots et crochets qu'elles parviennent à esthétiser leurs tenues, sans oublier de se parer du plumage luisant de leur dernier trophée de chasse...
Alternant mini robes, slims et toilettes longuissimes en lambeaux (le tout rehaussé d'escarpins signés Nicholas Kirkwood), Rodarte persiste et signe dans sa volonté d'apposer sur le 21e siècle une patine couture des plus avant-gardistes...
©photo : Style.com
Par Lise Huret, le 16 septembre 2009
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Elles s'imposent aujourd'hui veritablement comme une valeur sur de la semaine new-yorkaise !
Vivement l'ouverture d'autres points de ventes sur Paris ( et non plus que chez COLETTE)