Les cieux seraient-ils soumis au bon vouloir de Karl Lagerfeld ? Toujours est-il qu'en cette matinée du 9 mars, c'est un froid polaire que durent affronter les fashionistas pour parvenir sur les lieux du show Chanel, où elles découvrirent une mise en scène non moins frigorifiante. En maestro de l'extraordinaire, le DA de la griffe avait en effet fait transporter de véritables blocs de glace scandinaves sur un catwalk encerclé de petites berges blanches, afin de contenir l'eau dans laquelle les modèles défilèrent sans se soucier d'y tremper leurs toilettes...
Une fois la première surprise passée, un second choc attendait les convives lorsqu'Abbey Lee Kershaw, accompagnée de Brad Koenig et Baptiste Giabiconi, apparut en combinaison d'abominable homme des neiges...
Le ton était donné : Lagerfeld ne se priverait pas d'exploiter les clichés de l'univers du Grand Nord, osant parer sa Cambon's girl de plus de fourrure qu'il n'en avait jamais utilisé. C'est ainsi que tels des ours polaires ayant décidé de s'offrir une garde-robe Chanel, Freja Beha, Coco Rocha ou encore Iris Strubegger tentèrent de rendre chic de larges pantalons de fourrure, en leur apposant petites vestes en cuir chocolat et longs sautoirs.
Par la suite, ce furent quelques jupes en poil long, surmontées des iconiques vestes en tweed maison, qui essayèrent de gagner en smart attitude. Avec plus ou moins de succès...
À ce stade, il est important de préciser qu'aussi présente soit la fourrure (recouvrant moon boots à talons de glace, maxi sacs et minaudières, et bordant moult vestes, jupes et robes), cette dernière, affichant un pedigree 100% synthétique, n'a éradiqué aucun troupeau de visons sauvages. Mixés à des tenues dignes d'un opus Haute Couture, ces faux pelages dessinèrent alors une collection toute en contrastes et non dénuée d'humour.
Cela dit, aussi cocasses furent certains passages, d'autre firent la part belle à l'innovation, et ce surtout en matière de tricot, point fort de la prochaine saison. C'est ainsi que le tweed se para d'empiècements trompe l'oeil entièrement tricotés et que la laine angora donna naissance à une petite cape boule cosy ainsi qu'à des patchworks warmy. Sans parler des robes pull tie and dye couleur banquise, délicieusement épurées et enfin prêt-à-porter...
Pour les derniers passages, Karl livra une succession de toilettes immaculées, gravitant principalement autour de la maille (ce qui ne les fit apparaître que plus délicates). On retiendra de ce final un long manteau à la Poiret hautement élégant, mais également la tenue nuptiale de Sasha Pivovarova qui, constituée d'un pull nacré, d'une longue jupe de dentelle et d'une paire d'opulentes moon boots, illustra fort bien l'esprit à la fois délicat et excessif de ce magistral show Chanel.
Enfin, si l'on put suivre en direct la fonte de la banquise lors du défilé, on aurait tort d'y voir un quelconque plaidoyer pour la cause écologique. En effet, on ose à peine imaginer le bilan carbone du transport de ce bout de glace...
Par Lise Huret, le 10 mars 2010
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Il est bizarre, extrêmement mais quand j'ai vue les images, j'étais en transe...
Je crois que ce qui m'a fait plaisir, ce le parti prit, le côté humouristique, presque caricatural de cette collection..elle ne se veut pas sérieuse ou intellectuelle..
En plus, elle est ultra différente!Pas de CAMEL, pas de patte d'eph, pas de minimalisme..c'est fun..
Cette collection sera surement détestée par beaucoup de personnes mais moi, je suis conquise!
C'est peut-être difficile à porter mais en boutique, ça sera surement différent..et sorti du contexte, et stylisées plus soft, les pièces doivent être fabuleuses..et puis ce travail sur la fausse fourrure..je n'ai jamais vue une collection avec autant de fausse fourrure, c'est très bien!
Mon moment préféré: les robes pull blanc-bleu givré..à TOMBER!
Karl après près de 56 ans de carrière dont 28 chez Chanel épate encore...