Alors que Mark Fast tente de réintégrer les rondeurs sur les podiums en boudinant quelques filles plantureuses dans de micro robes moulantes, Marc Jacobs choisit quant à lui de célébrer la féminité en composant un vestiaire propre à sublimer les courbes féminines.
Tout comme Miuccia Prada, il entreprend alors de rappeler sur son catwalk les demoiselles qui en avaient été radiées pour cause de plastique trop charnelle. C'est ainsi que l'on vit la dernière muse d'Yves Saint Laurent - Laetitia Casta - ouvrir la présentation Louis Vuitton, irradiant instantanément l'espace de sa fraîche sensualité.
En effectuant de multiples variations autour d'une même silhouette, Marc Jacobs nous livre un vestiaire à la portée symbolique, mais peu enclin à descendre dans la rue. Son discours, axé sur des pièces telles que le corset ou la jupe taille haute ultra ample, semble en effet davantage destiné à rendre hommage à une certaine idée de la féminité, plutôt qu'à faire frissonner la fashionista.
Mais finalement, qu'importe : transposant l'assistance dans une atmosphère rétro digne de la série Mad Men, le défilé a le mérite de servir de parfait écrin à une maroquinerie joliment revisitée.
Il est vrai que chez Louis Vuitton, la collection prêt-à-porter peut se permettre d'être déconnectée du quotidien des modeuses, sa fonction première étant de procurer à la griffe une image de marque haute en couleur.
Dès lors, on apprécie pleinement ces looks où hanches et poitrines deviennent les reines du bal. On craque également pour la ligne sublimement fifties des robes et jupes qui, en dépit d'être - à quelques exceptions près - difficilement portables au quotidien, parviennent à flatter l'ambiguïté de ces jolies ingénues.
Et si l'on peut légitimement se demander si le retour de Catherine McNeil, Bar Rafaeli et autres Karolina Kurkova modifiera d'une quelconque manière les critères de sélection des agences de mannequins, nul doute n'est permis quant au succès de la nouvelle version rétro du Speedy, qui semble avoir toutes les chances de convertir bon nombre d'entre nous à la religion Louis Vuitton...
Enfin, on note que l'on ne se privera pas de chausser les escarpins haut perchés à noeuds plats délicieusement vintage, qui sauront insuffler à notre allure cette fameuse touche so Christina Hendricks qui risque d'être rapidement au goût du jour...
Par Lise Huret, le 11 mars 2010
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