Tout commence vers le milieu du 19e siècle, lorsque le jeune Thomas Burberry choisit d'installer une boutique de confection à Basingstoke, ville britannique située dans le Hampshire. Il a alors 21 ans et souffre déjà de rhumatismes, que le climat humide de la région ainsi que le manque d'imperméabilité des manteaux de l'époque ne font qu'accentuer.
C'est précisément cet inconfort auquel il est confronté quotidiennement qui lui donnera envie de concevoir des vêtements pouvant réellement protéger des intempéries. Naît alors toute une panoplie de pièces ultra résistantes - capes, manteaux, culottes d'équitation - capables d'affronter n'importe quelle tempête. Celles-ci rencontrent rapidement un franc succès auprès de la population locale de chasseurs et sportifs, ce qui permet à Thomas Burberry de transformer sa petite boutique en magasin plus spacieux.
Toujours à la recherche de matières susceptibles de protéger au mieux le corps, Burberry met au point en 1880 un nouveau tissu particulièrement imperméable, qu'il baptise gabardine. Tissée à partir de fils imperméabilisés, cette toile s'avère révolutionnaire, tant par son étanchéité que par sa résistance - le brevet sera déposé en 1888. 16 ans plus tard, c'est au tour du logo de la marque - associant l'image d'un chevalier et le mot "Prorsum" (qui signifie "aller de l'avant") - d'être entériné.
Face à l'embellie de son affaire, Thomas décide de conférer plus d'importance à sa griffe éponyme en ouvrant en 1891 une boutique londonienne sur Haymarket Street (qui devint le siège social de la marque pendant plus d'un siècle), où commence à se vendre ce que l'on considérera plus tard comme l'ancêtre du trench coat : le Tielocken. "Burberry" devient alors "Burberrys of London".
Entre-temps, Thomas Burberry continue ses recherches. Celles-ci lui permettront de développer de nombreux types de gabardines aux fonctions diverses, de l'Airylight (ultra légère) à la Tropicale (adaptée à toutes les saisons) en passant par la Double-Weave (à double tissage).
De son côté, le modèle Tielocken, à la fois pratique et résistant, attire l'attention de l'armée dès le début de la Première Guerre mondiale. Cette dernière aimerait cependant disposer d'une version repensée, qui s'adapterait au mieux aux dures conditions des soldats évoluant dans les tranchées : ainsi naquit le trench-coat. Plus tard, lorsque les hommes rentreront victorieux du combat vêtus du fameux trench, celui-ci deviendra rapidement un symbole de l'héroïsme ; il sera dès lors largement plébiscité par la population.
Thomas Burberry s'éteint en 1925, laissant une entreprise florissante à ses deux fils. Ceux-ci ne tardent pas doter la griffe d'un nouveau signe de reconnaissance : un tartan aux couleurs exclusives, le Nova Check, qui se retrouve sur de nombreux produits mais aussi en doublure du trench, rendant ce dernier encore plus reconnaissable.
Si Burberry est aujourd'hui une marque reconnue pour la qualité de ses produits, ce n'est véritablement que lorsque certains acteurs américains s'enticheront de ses trenchs et les porteront à l'écran qu'elle connaîtra un véritable succès international. Audrey Hepburn, Humphrey Bogart, Marlene Dietrich ou encore Peter Falk apportèrent en effet au trench une aura hollywoodienne, séduisant aussi bien les hommes que les femmes.
Par la suite, la griffe anglaise se vit également plébiscitée par la couronne, devenant en 1955 fournisseur officiel de la maison royale. Pendant de nombreuses années, Burberry continua ainsi son chemin entre contrats prestigieux et visibilité importante chez les personnalités...
Cependant, le rachat de la griffe en 1955 par le géant anglais de la grande distribution Great Universal Stores va donner un coup d'arrêt à la success-story Burberry. Ayant perdu son indépendance, mais également son désir d'innover, Burberry perd peu à peu de son prestige. En 1970, les produits estampillés du fameux tartan deviennent l'apanage des Hooligans, précipitant la chute de l'image de la maison. Sans parler des actrices qui, dans les années 90, adoptent des total looks Burberry dénués de chic, ce qui contribue à faire de Burberry la risée des tabloïds...
Il faudra finalement attendre 1997 et un chiffre d'affaire catastrophique pour que GUS ne se décide à réagir, en plaçant l'Américaine Rose Mary Bravo à la tête de l'empire. S'entourant rapidement de la fine fleur de la fashion sphère (Mario Testino, Kate Moss) et réduisant au maximum le nombre de licences, celle-ci fait peu à peu renaître Burberry de ses cendres. Mais c'est en 2002 qu'elle touchera le jackpot, en débauchant le créateur anglais Christopher Bailey. Tout en respectant l'ADN de la maison, celui-ci parvient en effet à lui apporter la modernité qui lui manquait tant...
Forte de ce nouveau souffle créatif et commercial, la marque se permet même de renouer avec l'innovation. Burberry fait ainsi partie des premières griffes à avoir diffusé leur défilé en direct sur internet...
Site officiel : https://fr.burberry.com/
Par Lise Huret, le 12 mai 2010
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C'est chouette de pouvoir en apprendre plus sur la marque que j'adore...
Deuxième article en une semaine, j'adoooore :)