En décidant de se placer sur un créneau jusque-là peu exploité (celui du middle luxe créateur), les soeurs Évelyne Chétrite et Judith Milgrom - respectivement à la tête de Sandro et Maje - ont bouleversé les codes du fashion system. Il est vrai qu'avec ses pièces pointues (mais moins onéreuses que chez Chloé), ses égéries haut de gamme et ses boutiques épurées, le cartel Sandro-Maje-Claudie Pierlot se place aujourd'hui au centre du désir des modeuses. Et ce bien au-delà des frontières : de New York à Tokyo, ces griffes à l'aura frenchy séduisent toutes celles qui désirent acquérir un peu de ce chic so parisien...
Dès lors, rien d'étonnant à ce que le très select Net-a-Porter ait fini par intégrer à son offre 5 étoiles des marques telles que Sandro ou Iro. Il était également prévisible qu'un groupe tel que LVMH - ici rejoint par Louis Dreyfus - finisse par s'y intéresser, ces dernières représentant un placement potentiellement très lucratif. En pleine expansion (le taux de croissance de Sandro et Maje frôle des 30%) et s'adaptant parfaitement à la conjoncture actuelle (les pièces Maje partent bien plus vite que leurs homologues de chez Dior), ces petites griffes seront en effet sûrement les eldorados financiers de demain...
En s'offrant 51% des parts du groupe SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot), le numéro un mondial du luxe a désormais toutes les cartes en main pour en faire une valeur incontournable à l'échelle internationale. Loin de s'offusquer de cette "diversification vers le bas" du très classieux LVMH, les marchés financiers ont salué l'opération en faisant grimper le cours de l'action de 2.08% dès l'annonce de l'acquisition. Encore une fois, Bernard Arnault semble avoir visé juste... à quand la réplique de Pinault-Printemps-Redoute ?
Par Lise Huret, le 21 septembre 2010
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Pour LVMH une cash-machine potentielle.
Pour les trois marques Maje, Sandro et Claudie Pierlot encore un peu plus d'aura glamour en entrant dans ce club très luxe.