Une fois les codes établis, la charte stylistique définie et le coeur des modeuses séduit, les maisons se retrouvent toutes face au même problème : comment s'attirer de façon pérenne les bonnes grâces des différents acteurs du monde de la mode ?
Parfaitement consciente que rien n'est plus éphémère que l'engouement pour tel ou tel designer ou griffe, Phoebe Philo a choisi d'injecter un brin de légèreté à l'austérité Céline, afin de conserver l'attention de son auditoire.
Du coup, si la collection printemps/été 2011 ne déroge pas aux règles édictées par la maîtresse des lieux (elle continue en effet de décliner des silhouettes de gentlewomen addicts à l'épure), elle propose également des volumes plus flous, des tissus moins stricts, des matières artisanales, mais aussi - et c'est une première - quelques imprimés.
Dominé par les camaïeux de blanc, craie et ivoire, le vestiaire Céline utilise la couleur avec une certaine parcimonie (ce qui ne fait d'ailleurs que décupler l'impact de celle-ci). Les quelques bandes de soie vert émeraude, bleu cobalt et orangé ceignant et courant sur les côtés des pantalons masculins ultra amples de la collection conjuguent ainsi avec brio allure sportswear et clin d'oeil au smoking.
On note aussi que sur le podium, des motifs semblant empruntés à un foulard vintage se voient traités de manière intensément graphique, et ce afin de patiner leur consonance un rien bohème.
Par ailleurs, Philo s'entiche également cette saison d'influences exotiques, de manière à offrir une once de fantaisie à la célinemania. Celles-ci s'incarnent notamment sous la forme d'un sublime kimono blanc et damassé - qui devient entre ses doigts un véritable bijou de sobriété élégante - ou encore de mailles à la dégaine berbère combinant plusieurs techniques de tricot.
Cela dit, si Phoebe Philo se veut moins urbaine qu'à l'accoutumée, elle n'en continue pas moins de concevoir des pièces n'ayant rien à envier au rigorisme allemand de Jil Sander. Que ce soit via les variations opérées autour de la chemise (jouant aussi bien sur la longueur des poignets que sur le gimmick du plastron), les coupes à cru de pièces semi-rigides, les zips fonctionnels assumés ou encore l'utilisation brute du denim, la créatrice n'a en effet de cesse de conférer au sportswear une sophistication frisant le conceptuel...
Par Lise Huret, le 04 octobre 2010
Suivez-nous sur , et
C'est très sévère et on a intérêt à être canon pour porter ce genre de choses, car sinon ca doit pas être super top...