Forties, fifties, sixties... autant de décennies influençant fortement les créateurs cette saison, Phoebe Philo en tête. La collection printemps/été 2012 de Céline est en effet l'occasion de retrouver les iconiques basques et épaules arrondies de la veste Bar, les larges ceintures (que Twiggy n'aurait certainement pas renié), mais également les dos Watteau des robes et manteaux fifties.
Cela dit, loin de se laisser cannibaliser par la vague de nostalgie ambiante, Phoebe Philo met un point d'honneur à apporter une touche ultra contemporaine à chacun de ses emprunts au passé. C'est ainsi que les fameuses basques se voient conceptualisées à l'extrême (en se taillant dans la simple popeline d'une blouse au blanc chirurgical), lorsqu'elles ne s'accrochent pas asymétriquement à la taille d'un des pantalons de saison ou ne se forment spontanément sous l'impulsion d'une large ceinture.
Loin de servir des toilettes doucereuses à la Betty Draper, les plis Watteau viennent quant à eux s'associer à la rigidité amidonnée de certaines blouses immaculées, leur insufflant une nécessaire dimension aérienne.
S'appuyant sur cette grammaire vintage revisitée, Phoebe Philo compose alors des silhouettes aux volumes forts, riches de savoureux mélanges des genres. Le blanc mat aseptisé d'une veste army cropped et oversize s'associe ainsi à un pantalon 7/8 au brocart irisé, tandis que les vestes péplum se la jouent perfecto et que les jupes plissées se taillent dans quelques cuirs fins (afin de contrecarrer leur trop évidente légèreté). De leur côté, les vestes d'esprit militaire voient leur profil accentué par un dos à basque, alors que les jupes droites s'amourachent d'une ultra basique cotonnade.
Ajoutez à cela quelques clins d'oeil au sportswear cher à Philo (cuir traité en simple tee-shirt, mix and match sweat/chemise boutonnée haut, bandes verticales positionnées sur le côté de ses chicissimes pantalons...) et vous obtiendrez une collection ultra précise, désirable (nul doute que les sweats "coeurs" sont d'ores et déjà sur les listes de la plupart des acheteurs), exigeante, mais néanmoins indéniablement prêt-à-porter...
Par Lise Huret, le 03 octobre 2011
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