Cela fait désormais plusieurs saisons que le DA de Louis Vuitton s'efforce d'offrir à ses collections une cimaise digne d'un décor de cinéma. Rien de tel un effet qu'une mise en scène grandiose repoussant les limites de l'imaginaire pour renforcer l'image d'une grande maison de luxe.
Pour l'automne/hiver 2012-2013, le créateur n'a ainsi pas hésité à faire surgir ses mannequins d'une locomotive fumante, stationnée sur un quai de gare du début du siècle dernier. Excentriques et mystérieuses, ces élégantes de la Belle Époque se virent alors prises en charge par les employés des chemins de fer Louis Vuitton, chargés de les délester de leurs innombrables bagages...
Ainsi dissociés des vêtements, ces derniers eurent alors tout loisir de se faire admirer et désirer par les Jessica Parker, Fan Bingbing et autres Natalia Vodianova, qui assistèrent fascinées à cette nouvelle démonstration de force de l'iconique malletier.
Il faut dire qu'entre boîtes à chapeau, sacs lilliputiens en fourrure fluo, valisettes en cuir d'autruche, crocos sertis de pierres Swarovski, fourre-tout surdimensionnés aux monogrammes irisés, micro sacs bijoux, mallettes façon poils de yack ornées d'une boucle précieuse et doctor's bags, ce n'est rien de moins que 150 ans d'histoire de la maison parisienne que Marc Jacobs déroula sous leurs yeux.
Oui mais voilà, en décidant de mettre ainsi l'accent sur la maroquinerie, ce dernier relègue son prêt-à-porter au second plan. Des tenues de voyageuses qui semblent d'ailleurs avoir bien plus vocation à servir l'atmosphère Phileas Fogg du show qu'à habiller les femmes d'aujourd'hui...
Se contentant de reprendre l'esthétique de son dernier défilé new-yorkais (entre imprimés entêtants, chapeaux mous XXL et gimmick des superpositions manteaux/jupes/pantalons), c'est en effet une silhouette cloche bien peu excitante que nous propose ici Marc Jacobs.
À vrai dire, seules les matières ultra sophistiquées ayant bénéficié du savoir-faire d'exception de la maison Louis Vuitton - patchworks de cuir, mosaïques indianisantes, poulain ciselé, tweeds magnifiés et broderies en tous genres - parviennent à conférer de l'intérêt au vestiaire de saison...
Une constatation qui n'enlève cependant rien au mérite de Marc Jacobs, qui a une fois de plus réussi son pari : faire briller mille et une étoiles dans les yeux de la fashion sphère...
Par Lise Huret, le 08 mars 2012
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