Frivoles, un brin littérales, mais souvent rafraichissantes, les toilettes qui déambulèrent le long des allées versaillaises furent ainsi nombreuses à fusionner esthétique Watteau et gimmicks casual... La pommette piquée d'une mouche siglée Chanel, Cara Delevingne ouvrit le show en robe en chambray mêlant découpes tee-shirt et jupe à paniers. Un mélange des genres trouvant écho au sein des passages suivants, qui virent des modèles de facture aristocratique tenter - avec plus ou moins de succès - de dédramatiser leur mise via l'usage du denim.
Par la suite, jeans et faux jeans cédèrent la place à une flopée de tweeds pastel, ici déclinés sous la forme de jupons oversize à l'allure parfois peu flatteuse (difficile en effet de conférer au tweed la légèreté requise par ce genre de volume). Karl Lagerfeld ne tarda cependant pas à renouer avec la fraîcheur des premiers passages en déclinant le gimmick panier en version micro longueur, en surexploitant ruchets et volants, en offrant au baggy une patine chanelissime, en remettant au goût du jour le corsaire et en accompagnant ses jupes longues glitter de mini sweats. Une fraîcheur néanmoins quelque peu parasitée par les détails baroques premier degré tentant de la sophistiquer...
À ces créations tantôt maladroites, tantôt joliment rococo succédèrent ensuite des rêves de mousseline aussi intemporels que ravissants. Des toilettes évanescentes qui se virent cependant rapidement voler la vedette par des ensembles oscillants entre coupes Galliano, noir et blanc Chanel, raffinement Petit Trianon, sportswear chic - un brin surfait - et beauté théâtrale. Ajoutez à cela l'incapacité légendaire de Karl Lagerfeld à faire le tri entre ses idées, un opus shoesesque des plus déstabilisants - le Kaiser a en effet choisi de réhabiliter les baskets compensées No Name tombées en désuétude à la fin des années 90 en surélevant les tennis de la plupart de ses modèles - ainsi qu'un hair code "Louise Brooke kawaï" et vous obtiendrez un défilé Resort certes parfois avare en subtilité, mais néanmoins non dénué d'humour et de décadence réjouissante...
Par Lise Huret, le 15 mai 2012
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Dès fois c'est super premier degré et dès fois c'est sublime, bien équilibré et tout et tout.
Chanel devrait faire des défilés moins long...