Pour autant, la reine du minimalisme n'en oublie pas ses fondamentaux : si la silhouette de saison se révèle être une savante fusion entre esthétique nineties et délicatesse forties, elle ne s'en avère pas moins radicalement épurée. Sans parler de la notion de confort (intrinsèque à l'ADN sportswear de Céline), qui délaisse ici la fantaisie peu fédératrice des sandales fourrées au profit de textures douillettes - laine bouclée, mohair, etc... - conférant une indéniable douceur aux volumes géométriques de saison. Une rigueur éclairée qui donne naissance sur le podium à de subtiles silhouettes oscillant entre coupes faussement simples, effets matières efficaces (lainage double face), tops tubulaires radicaux, robes néo-chasuble dotées de poches XXL et volumes oversize, le tout se voyant décliné dans des coloris automnaux ponctués de délicates teintes pastel.
À ce "conservatisme chromatique" succède ensuite une poignée de looks succombant à l'une des tendances fortes de la saison : le mix and match de carreaux. Motifs cabas à provision et carreaux écossais plus classiques se télescopent alors sur des tenues mêlant pull néo-col cheminée, jupe droite portefeuille et manteau aux lignes arrondies et aux ourlets défaits. Des combinaisons qui parviennent à éviter la surenchère "punk de luxe" vue chez certains, offrant ainsi à ladite tendance une élégance racée inédite. Oui mais voilà, si l'on salue la force des jupes exemptes de toute fioriture, le tailoring chaleureux des manteaux en angora, la modernité des sweats carrés, la sophistication des étoles nouvelle génération, la sexyness des cuissardes ultra moulantes et le fashion appeal des pochettes "hug", certains détails privent néanmoins Phoebe Philo du sans faute.
On pense tout particulièrement à la robe cocktail en fourrure bien peu seyante, mais aussi et surtout au gimmick consistant à nouer une paire de manches sur le devant de la toilette. Autant de fantaisies stériles qui ne manqueront pas de rebuter les belles aimant se glisser dans des atours dénués de toute afféterie superflue...
Par Lise Huret, le 04 mars 2013
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