Inspirations :
Pour son dernier défilé chez Louis Vuitton, Marc Jacobs choisit de rendre hommage à l'allure de ses muses (Barbara, Édith Piaf, Rei Kawakubo, Liza Minelli, Lady Gaga, Coco Chanel et Juliette Gréco), tout en saupoudrant son show d'une énergie urbaine très new-yorkaise
La femme Louis Vuitton :
Toute de noir vêtue (en référence à Édith Piaf et Barbara), la femme Louis Vuitton est une showgirl qu'aucune extravagance n'effraie. Chaussée de boots plates et coiffée d'une immense parure de plumes réglisse (conçue par Stephen Jones), cette punkette de music-hall revendique la liberté de mêler sexyness, second degré, casualness et sophistication extrême.
La collection :
Entre références directes à ses muses, ode au savoir-faire des ateliers maison, clins d'oeil aux designers qu'il admire (Karl Lagerfeld, Rei Kawakubo et Miuccia Prada) et grammaire marc jacobienne, celui qui clôture ici 16 années de bons et loyaux services nous livre une collection tout en contrastes. Rose à l'extérieur et ébène à l'intérieur, la tente Louis Vuitton vit ainsi se succéder denims fleurant bon les années 80, déshabillés impudiques richement brodés pour belles du Crazy Horse et pièces semblant avoir été imaginées pour la Reine Ravenna du Blanche Neige de Rupert Sanders (on pense particulièrement aux perfectos aux manches brodées de mille et un pétales noir bitume, mais aussi aux boléros, redingotes et autres vestes corsets aux épaulettes en plumes de jais). Davantage "Marc Jacobs" que "Louis Vuitton", ces silhouettes évoquant quelques personnages de Tim Burton apparaissent comme autant d'intrépides oiseaux de nuit, insufflant un panache inédit à la grammaire grunge.
Dress code :
À l'instar des Lera Tribel, Harleth Kuusik et autres Ola Rudnicka, on pense à sophistiquer nos jeans boyfriend en leur superposant de longues robes de tulle, à rock'n'rolliser nos jupes midi en leur associant une paire de boots plates et à mixer petites robes noires et leggings en résille brodée.
Pièces fortes :
Sweats bleu marine sporty, leggings punk, jupes Stephen Sprouse, jeans à résille incrustée et boots motardes devraient faire le bonheur des fashionistas désirant s'offrir une pièce de cette collection d'ores et déjà collector.
Ce que j'en pense :
À l'instar d'Anna Wintour (qui fut la première à se lever pour applaudir à la fin du show), c'est un profond sentiment de reconnaissance qui m'envahit à la vue de cette dernière collection Louis Vuitton by Marc Jacobs. Difficile en effet de résister à l'envie de remercier le créateur pour l'audace, l'insolence, la folie, la liberté et la magie qu'il parvint à insuffler à l'excellence Louis Vuitton. Et si certaines de ses créations et de ses partis pris artistiques ne firent pas l'unanimité (voire prêtèrent à controverses), Marc Jacobs n'en restera pas moins à l'origine d'un pan entier de l'histoire de la mode contemporaine.
Par Lise Huret, le 03 octobre 2013
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C’était très grunge mais fait avec humour, détachement et allure couture. C'était sans prétention. L'utilisation du noir rend la collection mémorable et je pense que c'est la meilleure manière de tirer sa révérence.
C'est drôle que tu évoques le fait que les silhouettes évoquent davantage MJ que LV. Je pense que c'est ça le fondement de son travail chez Louis Vuitton. Les codes de Louis Vuitton sont la maroquinerie. Il a juste juxtaposé ces codes avec ses inspirations, sa mode pour finalement arriver à une version plus raffinée du style Marc Jacobs.
Anna Wintour peut être fière de Marc. Parmi les nombreuses bonnes idées qu'elle a suggérée à B.A., celle-ci semble être la meilleure de toute.
Bon, à moins que CHANEL devienne comme FENDI, Karl peut aussi songer à un départ...non?