La destination :
Dubaï. Un choix que justifie ainsi Karl Lagerfeld : "Après tout, c'est la ville où il y le bâtiment le plus haut du monde (...) c'est une réalité moderne qui dépasse la réalité moderne de la vieille Europe. Ici, tout est neuf".
Le décor :
Une île artificielle sur laquelle a été construit - spécialement pour l'occasion - un immense bâtiment carré à la façade constituée d'une multitude de doubles "C" entrelacés. À l'intérieur, des lanternes suspendues, des palmiers et des coussins blancs disposés autour de tables basses.
Le carton d'invitation :
Une simple carte blanche sertie du sigle Chanel.
Les invitées :
Certaines égéries de la griffe (Vanessa Paradis et Tilda Swinton), des actrices (Dakota Fanning, Freida Pinto, Ko Ah-Seong), des riches clientes (dont la princesse Amira Al-Taweel), des rédactrices de mode, des socialites et des filles qui montent (Lisa Gachet).
Le "it" accessoire des invitées :
Le collier à maxi perles (voir ici et là).
La grande absente :
Cara Delevingne.
La mannequin française du moment :
Jeanne Cadieu.
Les inspirations :
Pour cette collection, Karl Lagerfeld a choisi de s'inspirer du travail de Paul Poiret. On y retrouve ainsi les fameuses "culottes harem" réinventées par le couturier, les coupes abat-jours et asymétriques, les teintes dorées, le foisonnement d'imprimés ou encore le duo robe/pantalon bouffant. Mais aussi du folklore local et des codes Chanel.
Métiers d'art :
Une fois de plus, les petites mains des différentes maisons d'artisanat de luxe rachetées par Chanel (Lesage, Desrues, Lemarié, Michel, Massaro, Goossens ou encore Guillet) eurent l'occasion de livrer la pleine expression de leur talent, entre myriade de perles, sublimes fleurs en tissu et broderies d'exception.
Les accessoires :
Karl Lagerfeld a pris l'habitude de traiter les accessoires de ses collections sur un mode très premier degré. C'est ainsi que les Crystal Renn, Binx Walton et autres Lindsey Wixson arborèrent diadèmes sertis d'un croissant de lune (évoquant aussi bien l'esthétique du Moyen-Orient que le "C" de Chanel), éventails brodés, babouches, bijoux fantaisies clinquant et minaudières maxi perle (clin d'oeil à l'opulence doubaïenne). Sans oublier les déjà fameux sacs jerricans…
La silhouette :
Le plus souvent amples et très couvrantes, les toilettes imaginées par Karl Lagerfeld semblent avoir été spécialement conçues pour la clientèle des émirats.
Make-up et hair code :
Entre feuilles d'or disposées au creux des yeux, larges traits d'eye-liner et coiffures jet-set, les belles brillèrent par leur mise en beauté arabo-hollywoodienne.
Les chaussures :
Seules les tongs-guêtres réussirent à tirer leur épingle du jeu.
Ce que j'en pense :
Si les silhouettes qui déambulèrent sous le regard bienveillant d'une assistance grisée par le faste doubaïen ne laisseront pas un souvenir impérissable, force est néanmoins de constater la réussite de l'opération de communication : impossible aujourd'hui de passer quelques minutes sur Twitter ou Instagram sans tomber sur une image Chanel.
On regrette néanmoins que la griffe parisienne soit aussi déconnectée de la réalité. Quoi de plus cynique en effet pour une maison ayant contribué à l'émancipation des femmes que de défiler dans une ville au régime autoritaire, où les ouvriers étrangers sont réduits en quasi-esclavage et où les droits des femmes se voient quotidiennement bafoués...
Par Lise Huret, le 14 mai 2014
Suivez-nous sur , et