Cannes 2023 : ce qu'il faut retenir (2e partie)
Célébrant aussi bien le cinéma que le glamour, le Festival de Cannes fut l'occasion de marquer les esprits pour bon nombre d'actrices, mannequins et autres célébrités. Reste à savoir si elles y sont parvenues…
Si les robes Dior de Jennifer Lawrence (voir ici et là) manquaient de ce petit twist capable de transformer une tenue d'apparat en moment de mode inoubliable, on salue néanmoins la fraîcheur de la jeune femme qui n'a pas hésité - après la projection du documentaire "Bread and Roses" - à chausser une paire de tongs pour descendre les marches du Palais des festivals. Évoquant tant la douceur espiègle que la sophistication d'une illustration de Paul Iribe, la tenue Louis Vuitton d'Alicia Vikander frôle le sans-faute. On regrette simplement que l'effet ton sur ton - entre l'étoffe de la robe et la peau de la jeune femme - ait tendance à affadir l'ensemble.
La chanteuse sud-coréenne Jennie a trouvé chez Chanel de quoi upgrader le style cosplay en optant pour des toilettes revisitant avec un certain chic le personnage de la soubrette (voir ici et là).
Bien décidée à ne pas passer inaperçue, Léna Mahfouf prit le pari - risqué - de se glisser au sein de robes s'inspirant de celles ayant sublimé par le passé tops models, actrices et chanteuses. On put ainsi apercevoir l'influenceuse tour à tour dans une toilette Vivienne Westwood évoquant celle portée en 1994 par Naomi Campbell, dans une robe Versace rappelant celle arborée par Jennifer Lopez lors des Grammy Awards 2000 ou encore "vêtue" du fameux g-string de Gucci (1997).
Difficile de croire que la seule manière de maintenir en place un bustier soit de choisir ses balconnets en taille XXS… (Leonie Hanne en Georges Hobeika)
En insufflant à ses toilettes griffées un peu de sa coquetterie rock, Lily Depp pourrait bien parvenir à nous réconcilier avec la maison Chanel (voir ici et là). On regrette cependant que la fille de Vanessa Paradis ait misé sur le duo collants/gants en voile noir semi-transparent (l'intérêt stylistique de ce dernier était encore à démontrer) pour réchauffer une tenue qui n'en avait pas besoin (voir ici).
L'abus de taffetas (tout Balenciaga soit-il) peut malheureusement - par son premier degré "cocktail" et son manque de légèreté - gommer le charme de celles qui s'y adonnent (voir ici).
Gênantes, voire grotesques, les tenues de Julia Fox brillent par leurs vibrations étranges où se mêlent sensualité malsaine et désir primal d'attirer l'attention (voir ici et là). Personne n'a apparemment prévenu Clotilde Courau que le bal du Met est terminé et que le thème "Karl Lagerfeld" n'est plus d'actualité… (voir ici)
Difficile de savoir qui parasite le plus l'allure de Maya Hawke, entre les bottes blanches à bouts carrés, les gants de vaisselle revisités, le bustier à doubles pointes et la teinte post-problème gastrique de la robe… (Prada)
À la fausse décontraction d'un look de série B nineties, on préfère incontestablement la simplicité chic et efficace d'un blazer porté en guise de robe… (Marion Cotillard)
Mettre le décolleté en valeur sans faire de la poitrine un élément perturbateur du look n'est apparemment guère chose aisée, comme nous le prouve cette toilette Prada qui crée au niveau du corsage un effet d'optique peu seyant, entre poitrine trop haute et volume rigidifié (voir ici et là).
Julia Garner nous démontre à quel point l'attitude joue un rôle crucial dans l'aura diffusée par un vêtement. Il est vrai que si sa robe Gucci peine à irradier lorsqu'elle joue les héroïnes glaciales, elle gagne indéniablement en force dès que la comédienne se met à fendre l'armure.
Au royaume des actrices, rares sont celles qui parviennent à sortir indemnes d'un contrat d'exclusivité avec Chanel. Or, en découvrant les toilettes de Brie Larson (qui mêlent volumes étranges peu seyants et imprimés dignes d'un tee-shirt Kiabi des années 80), force est de constater que la jolie Américaine ne fait malheureusement pas partie de celles-ci… (voir ici et là)
Entre robes de soirée aussi justes que glamour (Dior, Prada, Céline) et tenue off conjuguant avec brio nonchalance et twist sophistiqué (Céline), Anaïs Demoustier fit un sans-faute.
Difficile de ne pas être interpellé par la silhouette plus que diaphane de Coco Rocha, sachant que la jeune femme dénonça par le passé à plusieurs reprises l'extrême maigreur des mannequins.
Afin d'atténuer les effets du jet lag, Ashley Graham décida de transformer la douillette et opulente couette de sa chambre d'hôtel en robe de gala à part entière (Dolce & Gabbana).
Il a beau être de notoriété publique que le léopard ne supporte ni l'à peu près, ni l'absence de coupe et encore moins les matières évoquant celles des tenues des protagonistes de Selling Sunset, des robes comme celle arborée par Eva Herzigova continuent de sortir des studios de création… (Saint Laurent)
Quand vouloir faire abstraction des règles se retourne contre vous… (voir ici) Tendance forte de ce festival, le port de gants conféra à celles qui s'y essayèrent tour à tour une dégaine de Californienne obsédée par la protection de la jeunesse de ses mains (voir ici), le look d'un serial killer consciencieux (voir ici) ou encore le style d'une ménagère s'essayant au look "Mad Men"… (voir ici)
Le désir d'Irina Shayk de prouver à la terre entière que la maternité n'a en rien altérée la finesse de son corps est une chose, qu'elle elle fasse preuve pour cela d'un premier degré navrant en est une autre... (voir ici et là)
Faussement sobres, les longues robes droites de Virginie Efira font mouche (voir ici et là).
Alors que la plupart de ses collègues choisirent de traiter la tendance lingerie apparente de façon assez littérale, Elsa Hosk insuffla un zeste d'espièglerie au concept en optant pour l'une des facétieuses créations du duo Viktor & Rolf (voir ici).
Le décolleté inversé est - et restera - une hérésie esthétique (Heidi Klum en robe Zuhair Murad).
Face aux manches effet tulipes flétries de la robe de Liya Kebede, l'envie d'arroser généreusement celles-ci se fait quasiment irrépressible (voir ici).
Porté en en total look, le marron mordoré manque cruellement de fraîcheur (Andie MacDowell en Saint Laurent).
À trop chercher la complication, on perd souvent en évidence stylistique… (Kate Beckinsale)
Quand l'abat-jour tente une reconversion fashion… (Stacy Martin en robe Louis Vuitton)
Il suffit malheureusement d'une taille un brin trop haute et d'une longueur de jambe mal réglée pour ruiner une bonne idée (Leïla Bekhti).
Un pantalon plus large et coupé dans un tissu plus lourd aurait pu faire passer du correct au sublime l'audacieux duo arboré par Jane Fonda (voir ici).
Il semble que quelqu'un a encore laissé les enfants jouer avec les allumettes… (Rawdah Mohamed en Robert Wun)
Gigi Hadid évoque ici de manière troublante la période Mugler de Jerry Hall (Zac Posen).
Par Lise Huret, le 30 mai 2023
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